|  | INSTITUT LEININGER Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA) Thérapie holistique - Yogathérapie - Ecole de Yoga du K.R.I.Y.A. Ecole de Yoga - Pour votre bien-être |  | 
- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
                                    
    
L'efficacité du Yoga et de la Yogathérapie 
                                associés à l'approche holistique 
de l'Institut Leininger
                            
Par périodes, le Yoga connaît, dans les médias et dans l'esprit des gens, un 
regain d'intérêt qui passe et revient avec une certaine régularité.
C'est une question de communication, de modes, de courants plus ou moins 
fluctuants en fonction des demandes et besoins du public, sachant que c'est très 
souvent et parfois même, tristement, avant tout, le pouvoir médiatique qui 
influence et oriente les choix en laissant croire qu'il fournit toutes les 
données nécessaires à leur maturation.
Voir aussi :   
       - 
Yoga, philosophie de vie 
et harmonie           
- 
Contrôler le mental                       
-
"Shaucha" (Drish 
137-138)                 
- Mon expérience        -
Le Yoga taoïste   
      
- L'esprit de 
l'école de Yoga                            - Les stages proposés 
                       
- Stages de l'été 
prochain                      
- Charte de 
l'enseignement                                    
       - Prochains rendez-vous                                 - Gill-Eric Leininger 
Molinier             -
Cours réguliers 
de méditation                                                                 
                                                                              
Le texte qui suit correspond au contenu de la conférence toulousaine assurée récemment, dans le cadre d'un salon sur la santé dont le thème était : "Yoga et philosophie du bien-être".
L'efficacité du Yoga
Voyons quelques exemples qui vont permettre d'asseoir cette idée d'une 
communication parfois excessive.
Le premier concerne le Taï Chi Chuan, la "boxe de l'ombre", art martial chinois 
qui est une sorte de gymnastique lente en relation au souffle. 
J'ai été initié aux prémices de cette discipline, en 1979 et l'ai enseignée en 
1984 dans une salle privée du centre de Toulouse. 
Il y avait, à cette époque, peu d'amateurs. Peu à peu, la communication a fait 
son travail et tout le monde (c'est une façon de dire …) connaît le "Taï Chi", 
au point que ceux qui en parlent, rencontrant quelqu'un qui ne le connaît pas, 
sont prêts à lui dire : "… Comment, tu 
connais pas le tai-chi ?..."
Il est devenu un élément de notre culture, tout comme le Chi Kong qui sera, 
ici, mon deuxième exemple.
Yoga chinois
Comme j'ai pu l'exprimer dernièrement (Drish n°125 et 135), le Chi Kong dont 
le nom est parfois orthographié autrement, n'est appelé ainsi que depuis des 
temps assez récents. 
Il est à remarquer que la transition de l'ancien au nouveau, s'est faite dans 
une discrétion totale, au point que peu de gens savent aujourd'hui, ce que fut 
ce système devenu très en vogue. 
Le Chi Kong est le nouveau nom du 
Yoga chinois dont vous connaissez certaines 
techniques pour les avoir pratiquées lors de certaines de mes séances ou de 
certains stages. 
Il fut la première forme de Yoga à laquelle je me suis mis de manière régulière, 
en même temps que je faisais connaissance avec le Yoga indien.
Ce que le 
Yoga chinois a de chinois, concerne ses origines. Il est né à Shaolin 
et son autre appellation est : Kung-Fu interne ou Nei Chia. Il constitue la 
partie du Kung-Fu par laquelle ceux qui s'exerçaient au Kung-Fu Wu Shu ou 
Kung-Fu de combat, devaient renforcer leur corps. 
Les exercices de Kung-Fu Wu Shu et du Kung-Fu interne ont été développé par 
Boddhidharma, un prince indien arrivé en Chine au Vème-VIème siècles de notre 
ère.
… et la "sophro", dans tout ça ? 
Quant à la sophrologie dont on entend souvent parler et qui est parfois mise 
en parallèle avec le Yoga, elle sera mon troisième exemple. 
Elle présente au moins deux points communs avec le Yoga : la relaxation et le 
travail mental.
Son inventeur, Caycedo, a eu l'occasion de goûter à la pratique du Yoga, en Inde 
et n'en a conservé qu'une partie seulement, délaissant de nombreuses composantes 
qui donnent au Yoga, son caractère de complétude. 
On peut donc dire très justement que la sophrologie est issue du Yoga sans en 
avoir conservé tout ce qui en fait sa force.
J'ai déjà pu dire que si le Yoga n'était considéré que comme une sorte de 
gymnastique, Il serait dépassé par d'autres techniques, dont beaucoup sont 
occidentales et, pour la majorité, nées en France (Mézières, Hébert …).
Mais heureusement, le Yoga est bien plus qu'un ensemble de mouvements : pris 
dans sa dimension globale, dans son intégralité, c'est ainsi qu'il apporte de 
nombreux effets dont je parlais tant en ce qu'ils sont prévisibles que dans leur 
aspect totalement inattendu (Cf. Drish 120, article : "Yoga 
quotidien-Papy s'entraîne tous les jours").
Un ensemble d'axes
C'est parce que l'être humain est complexe, du fait des diverses composantes 
qui l'animent, qu'il importe d'agir sur chacune d'elles pour avoir un bénéfice 
global.
Ainsi, si on désire avoir une action sur le corps, il est aussi important de 
mettre en jeu les aspects psychiques, mentaux, énergétiques de l'être, ainsi que 
de prendre en considération les aspects comportementaux, philosophiques. De même 
pour agir sur l'énergie, il faut mener une action sur le mental ainsi que sur le 
somatique. L'action sur le psychique et le mental demande de toucher à l'énergie 
ainsi qu'au corps : on le voit, tout se tient.
Certes, il est tout à fait possible d'agir sur une seule composante : l'effet 
recherché sera bien moindre si on n'agit pas aussi sur les autres parties de 
notre être.
Indivisé
Nous sommes des individus, c'est-à-dire des êtres indivisés. 
J'y vois deux sens, au moins. 
Le premier est que loin d'être un agglomérat, chacun de nous est une unité 
pouvant s'exprimer, sentir, agir selon l'une ou plusieurs des fonctions en 
place. 
La spécialisation des sciences a amené à ne considérer qu'une part de 
nous-mêmes, en oubliant ou délaissant les autres. 
Pour se saisir d'un exemple concret, je reprendrai une illustration choisie par 
André Van Lysebeth qui disait que lorsqu'on souffre du foie, il ne vient pas à 
l'esprit du spécialiste de la science médicale, de se demander si le mouvement 
de la respiration est correct, puisque le diaphragme crée environ 15 fois par 
minute, le massage de cet organe.
La planche anatomique de la page précédente, montre une représentation rare 
tirée d'un très vieux manuel d'anatomie, où le système digestif est représenté, 
avec le diaphragme par-dessus.
J'ai pu exprimer le point de vue de plusieurs auteurs, dont précisément, Von 
Uexküll et K. R. Pelletier à propos de la question de la psychosomatique et des 
conséquences de la spécialisation du domaine médical, dans mon livre qui traite 
de la psychosomatique et du lien entre la santé, la psychologie, la philosophie 
et la spiritualité ("La santé par la bonne 
humeur" publié aux éditions Dervy).
Le Yoga ne court pas ce risque en ce qu'il s'adresse à l'être tout entier.
Une situation concrète à vivre sera celle proposée lors des séances des stages 
de l'été prochain, au cours desquelles nous verrons qu'on ne peut agir sur la 
colonne vertébrale sans mettre en jeu la respiration, et qu'on ne peut améliorer 
la fonction respiratoire si on n'agit pas sur la statique de l'axe rachidien.
Encore une fois, tout se tient.
Tout se tient. 
Claude Bernard l'avait discerné au XIXème siècle, avant que la science 
préfère prendre en considération, non plus le terrain, mais les résultats des 
travaux de Pasteur impliquant une préférence donnée aux germes microbiens en 
tant que responsables des déficiences de la santé. 
Les nouvelles médecines dites naturelles et aussi celles alternatives, font un 
retour nuancé et efficace vers une vision plus holistique dans laquelle le 
terrain est largement pris en compte.
Le travail sur l'estime de soi et la confiance en soi que j'anime au sein d'une 
agence d'insertion toulousaine, identique à celui que je propose dans le cadre 
de l'Institut, repose sur l'association de trois éléments :
     - 
accompagnement
     - travail martial
     - Yoga
Les séances antistress du Mardi soir, suivent cette logique de plusieurs axes 
de travail permettant d'obtenir des résultats supérieurs.
Il importe de noter que les pratiques martiales ne sont pas étrangères au Yoga : 
certaines de ses techniques sont issues du monde des guerriers, puisque tirées 
des pratiques effectuées au sein de la caste des Kshatriya-s, les guerriers 
indiens, à laquelle appartenait Bodhidharma nommé plus haut, ce prince indien 
qui fut le premier patriarche Tch'an (le bouddhisme chinois) et qui fit à 
Shaolin, sa réputation bien répandue.
Plan physique
Sur le plan corporel, les yogis indiens jouissent d'une belle mobilité 
intervertébrale (il n'a pas sûrement pas échappé au lecteur que j'ai bien écrit 
"mobilité" et non "souplesse"). Il est difficile d'en dire de même pour les 
Occidentaux dont l'existence se déroule le plus souvent et le plus longtemps 
dans une immobilité assise avec peu d'activation de l'organisme.
Un certain travail sur la respiration peut permettre d'obtenir des bénéfices au 
niveau du dos, comme indiqué plus haut, de même pour agir de manière durable sur 
l'amélioration de la respiration, il est indispensable de faire travailler son 
dos et sa colonne, comme nous pourrons le voir lors des semaines d'été. Il 
suffit pour s'en rendre compte, de considérer la forme et les mécanismes du 
thorax et de la colonne vertébrale dorsale. 
Le lien existant entre l'axe rachidien et le souffle apparaît, alors, de manière 
évidente : la fixation des côtes sur les espaces intervertébraux, celle des 
muscles inspirateurs sur le rachis, l'appui du diaphragme sur la colonne 
lombaire en constituent les principaux (voir planche ci-contre).
Alors ?… Le Yoga ?… 
Ceci étant posé, comment peut-on s'expliquer l'efficacité du Yoga ? 
Si, sur un plan purement corporel, d'autres courants techniques peuvent être 
supérieurs au Yoga, ce dernier pris dans son intégralité donne des résultats 
surprenants. Mais comment l'expliquer ? À quoi est-ce dû ? 
Avant d'évoquer les aspects agissants propres à la voie indienne, il importe de 
voir que l'une des raisons de son efficacité est liée à son objectif, son but.
Le Yoga est à la fois une méthode et un but. 
C'est avant tout, un but.
Un but, car il est un "darshana", 
c'est-à-dire un "point de vue", ce qui 
est la traduction de ce mot sanskrit. L'Inde en connaît six principaux, six 
points de vue différents mais contenant des éléments communs, parmi lesquels 
l'objectif de permettre par une démarche personnelle, de se libérer de la 
condition humaine et d'échapper, enfin, aux causes de la souffrance humaine et à 
la loi du karma, en cessant d'en produire. 
En plus d'être un but, comme nous venons de le voir, le Yoga traditionnel est 
une méthode. Cet objectif vital demande de travailler sur le contrôle du corps, 
du souffle, du mental et, bien sûr, du comportement, ce qui exige la mise en 
place d'une méthode. On comprend mieux pourquoi et comment les pratiques d'ordre 
psychologique, corporel, énergétique, mental permettent d'accéder au contrôle de 
soi dans l'ensemble des dimensions composantes de chaque être. 
Nous allons y revenir un peu plus loin, d'autant que c'est ce qui va expliquer 
l'efficacité du Yoga.
On devine qu'avec une pareille motivation, le travail ait des chances d'être 
efficace, puisqu'il transcende l'existence humaine.
La méthode. 
Nous l'avons vu, le Yoga est à la fois méthode et but : nous venons de 
considérer ce dernier aspect. Voyons maintenant en quoi la méthode présente 
suffisamment d'originalité pour expliquer son efficacité.Comme indiqué plus 
haut, les transformations de notre être sont bien plus largement établies si on 
veille à travailler sur plusieurs de nos composantes puisque la libération de la 
condition humaine est l'objectif et qu'elle ne peut passer que par le changement 
du tempérament comme le dit le texte sacré de la Bhagavad Gîtâ (XVII, 15) :
       "Une 
joie claire et calme du mental, la douceur, le silence, la maîtrise de soi, 
       l'entière purification du tempérament, 
telle est l'ascèse du mental".
Aussi, bien avant le travail postural qu'il propose et qui est la partie la plus 
connue en Occident, le Yoga enseigne dix règles à suivre dont l'impact sur les 
étapes suivantes (posture, énergie, concentration, méditation…) est énorme.
Cinq "Yama-s".
Le premier principe est "Ahimsa", 
que l'on traduit très souvent improprement par "Non-violence", mais dont l'étymologie indique que "ne 
pas tuer, ne pas nuire" sont plus justes à le définir (voir la revue Drish, 
n°115). Ahimsa concerne directement toutes les étapes de la pratique puisqu'on 
doit, en permanence, travailler sans se nuire, donc dans l'aisance, le confort, 
le bonheur, ce mot étant la traduction de "sukham" 
qui qualifie le travail postural.
"Satyam" que nous avons étudié dans la 
revue Drish 117-118, est la vérité, la sincérité, la véracité, peut être associé 
à l'honnêteté ("Asteya" ; Cf. Drish 
122-123). Ces deux principes amènent à être vrai en ce monde, aussi bien avec 
son environnement qu'avec soi-même et aussi … sur son tapis.
Le contrôle de soi qui est une traduction du mot "Brahmacharya" (Cf. Drish 126), est en permanence présent sur 
l'espace de Yoga, tout comme il doit l'être dans l'existence.
Enfin, vient le détachement ("Aparigraha", 
Drish 132-133). Ce cinquième principe est important à respecter en faisant du 
Yoga, afin de se libérer des éventuelles ambitions que l'on pourrait nourrir par 
rapport aux techniques de Yoga qui peuvent être, parfois, si séduisantes à 
reproduire. Avec lui s'achève la première étape du Yoga, celle des cinq 
principes constituant les "Yama-s".
Ainsi, même si elles ne sont pas directement nommées en séance de Yoga, ces cinq 
règles sont bien présentes dans notre pratique à partir des injonctions 
prononcées par l'enseignant : ne pas forcer, faire ce que l'on peut, ne pas 
chercher un but précis, travailler en douceur et bien d'autres encore, sont 
autant de sentences entendues par les pratiquants dans un cours et qui 
correspondent à cette première étape de la tradition.
Cinq "Niyama-s".
La deuxième étape du Yoga traditionnel est celle des "Niyama-s". 
Nous nous situons, là encore, avant la partie concernant les postures. Cette 
étape enseigne elle aussi, cinq valeurs à mettre dans sa vie et dans son Yoga. 
Il s'agit de principes individuels, alors que les cinq "Yama-s" précédemment vus, sont à respecter tant par rapport à soi 
que par rapport aux autres.
Le premier Niyama est "Shaucha" qui 
désigné la pureté : pureté en pensée, parole et action, pureté des attitudes et 
aussi de son corps (voir cliché ci-contre) et de ce qu'on absorbe (voir plus 
loin dans ce même numéro de la revue).
Le contentement, "Santosha", qui est 
la deuxième valeur de cette étape, est fondamental, aussi bien par rapport à 
l'existence qu'à ce que le corps peut faire, sans que ce soit de la résignation 
ni une acceptation passive. 
L'esprit de pureté recherchée pour le corps que l'on tente d'optimiser, comme 
l'enseigne le Tantra, incite à pratiquer la pureté dans son quotidien. De la 
même manière, se contenter des capacités de son corps, amène un contentement 
général qui permet de se satisfaire de sa propre existence.
Yoga quotidien. 
Les trois derniers "Niyama-s" 
constituent, selon la tradition, le 'Kriya-Yoga" 
que l'on appelle "Yoga quotidien" ou "Yoga de l'action", mais qu'il ne faut pas 
confondre avec le Karma Yoga qui est le Yoga de l'action désintéressée.
L'ascèse qui est le fondement du Yoga, "Tapas" en sanskrit, doit être mesurée et respectueuse de l'être 
puisque son but est de le faire évoluer, de le faire grandir. Cet esprit de 
l'ascèse qui n'a rien de mortifiant mais de sage et mesuré, vient poser son 
empreinte sur tout l'être et dépasse le cadre rectangulaire de la surface de 
pratique.
"Svadhyaya" est parfois écrit avec un 
"w" à la place du "v" : il s'agit de l'étude de soi qui trouve, tout à fait, son 
utilité dans la pratique corporelle, surtout en Occident si pauvre dans la mise 
en place d'apprentissages corporels. Mais cette étude de soi ne concerne pas que 
le corps et va au-delà : c'est avec sa propre énergie, son souffle, son mental, 
et aussi son impatience, son découragement, ses limites, que le pratiquant fait 
connaissance quand il aborde la discipline indienne. 
Connais-toi …
On comprend aisément en quoi la pratique amène une réelle connaissance de 
soi au cours des mois, des années, voire des décennies d'engagement dans la 
pratique. Cette étude de soi est encore plus marquée si elle s'accompagne de la 
connaissance des philosophies de l'Inde et d'ailleurs.
 Enfin,
"Ishvarapranidhana", le don de soi, est-il présent dans la pratique 
? En un sens, oui, puisque ce moment que l'on s'accorde est un peu de son temps 
que l'on sacrifie. Il est gratuit et non "productif", pour parler en langage 
moderne. 
Ainsi, les techniques du souffle sont considérées, en Inde, comme "Prânahotra", 
c'est-à-dire le sacrifice du souffle que l'on accomplit chaque fois que l'on 
devient pleinement conscient de sa respiration, de son rythme, de son mouvement, 
de son amplitude et aussi chaque fois qu'une technique respiratoire est 
effectuée, toujours dans le respect du principe de "Ahimsa" vu au début de 
l'article.
Ce don gratuit, cette offrande, a un impact sur notre attitude, ensuite, en nous 
amenant à disposer de notre temps et à le donner, de même que notre énergie.
La posture. 
Les dix principes que l'on vient de voir, sont présents dans chaque moment 
de la séance sans qu'ils y soient nommés : la pédagogie de l'enseignant amène 
l'élève à se disposer de manière conforme à ces dix valeurs qui constituent le 
fondement du Yoga. Le fait d'apprendre par la façon de tenir son corps, de le 
faire travailler, de devenir conscient de ses muscles et articulations, de ses 
mouvements, de son souffle, tout ceci contribue à se connaître soi-même et à 
mettre en place une attitude respectueuse des fondamentaux du Yoga qui, ensuite, 
vont se traduire tout naturellement dans l'attitude quotidienne.
 C'est ce qui explique que la seule 
pratique du Yoga puisse apporter des effets parfois imprévus, voire inespérés, 
comme j'ai pu les évoquer dans la revue (Cf. Drish 120 cité au début de 
l'article).
De la pratique au comportement. 
Ainsi, lorsqu'on pratique de façon confortable et agréable, on se respecte 
tout à fait, on ne se nuit pas, ce qui correspond au premier pas dans le Yoga 
considéré plus haut ("Ahimsa"). 
De même, être vrai dans son travail, être honnête avec soi-même est un gage de 
réussite sur son tapis de Yoga : en effet, ne pas s'accepter avec ses 
imperfections, ses limitations propres, serait se mentir et ne pas être en 
probité avec soi. Il ne s'agit pas ici d'une question de "morale" : travailler 
en ne tenant pas compte de ses points faibles et en les niant, a pour 
conséquence de provoquer, de la part du corps, la mise en place de moyens de 
défense automatiques et impossibles à déconnecter puisqu'ils participent de 
l'intelligence du corps (je pèse mes mots) qui assurent au corps de conserver 
son intégrité, parfois malgré nous.
L'intelligence du corps. 
Contrôler ses sens est important dans le cadre de la nécessité de se 
concentrer, mais c'est aussi la maîtrise des impulsions, des envies, voire des 
velléités et autres zèles mal placés qui pourraient nous faire courir les mêmes 
risques que ci-dessus et déclencheraient les défenses naturelles de l'organisme.
Ces défenses sont simples : par une action indépendante de la volonté, la 
réponse médullaire, c’est-à-dire organisée directement et immédiatement au 
niveau de la moelle épinière, sans passer par le cerveau qui n'est prévenu 
qu'une fraction de seconde plus tard de ce qui a été décidé et mis en place en 
dessous de lui et de façon réflexe, commande la contraction et la fixation des 
éléments corporels menacés par un excès de volonté d'aller plus loin. 
Ainsi, il est impossible, normalement de dépasser ses propres limites puisque ce 
système de sécurité est infaillible. A condition, toutefois, de ne pas forcer 
sur les leviers du corps et d'éviter les effets martelants de répétitions 
forcenées sur ses muscles et articulations …
Enfin, le détachement est, on s'en doute, un excellent moyen de se déconnecter 
d'un but quelconque à atteindre et de se défaire complètement d'un mauvais 
esprit de compétition par rapport aux autres ou à soi.
Le corps nous guide. 
Ainsi, il est facile de se rendre compte que le comportement que nous 
entretenons avec nous-même au moins une fois par semaine et plus, ce qui est 
encore mieux et préférable, par la relation avec la matérialité même de notre 
propre corps, engage progressivement le développement d'une attitude qui va 
devenir peu à peu tout à fait naturelle.
C'est là un des grands bénéfices du Yoga qui, non seulement, permet de 
travailler au contrôle de soi et de le développer, mais en plus, installe petit 
à petit, une habitude de comportement vis à vis de nous-mêmes qui va se traduire 
aussi vis-à-vis du monde environnant, à savoir, les êtres, les situations, les 
choses, les événements …
C'est donc, par l'unité du corps et de l'esprit que nous acquérons 
progressivement un mieux-être envers nous-mêmes et envers le monde qui nous 
entoure, permettant d'accéder à un état d'harmonie de plus en plus marqué, de 
plus en plus présent, de plus en plus fort.
Cinq autres principes. 
Ceci étant posé pour le lien entre les cinq Yama-s et le travail postural, 
voyons maintenant, la correspondance entre celui-ci et les cinq Niyama-s nommés 
plus haut.
La première règle de la deuxième étape du Yoga traditionnel, est la pureté : 
elle doit s'exprimer en pensée, en parole et en action. On peut se demander en 
quoi la pratique des mouvements du Yoga peut bien jouer sur ce plan. 
Le fait d'activer son corps permet d'en prendre soin, de lui conserver un état 
de santé qui se détériorerait si on ne faisait absolument rien. D'autre part, 
certaines observations ont amené à conclure que les personnes qui pratiquent le 
Yoga, ont une tendance naturelle à faire attention à ce qu'elles consomment … 
C'est ainsi que le Yoga peut aider dans l'arrêt du tabac, mais aussi par rapport 
au poids, ne serait-ce que du fait que bouger son corps est plus aisé si sa 
pesanteur reste acceptable.
 Il est évident que les précautions prises 
quant à sa santé, ne mettent pas à l'abri des "pépins" de l'existence : 
cependant, il est intéressant de noter que s'adonner à la pratique avec 
régularité, permet une récupération meilleure et plus rapide.
Il y a une logique dans cette correspondance : mettre son corps en action pour 
son bien-être et sa santé, serait en complète opposition avec des attitudes 
néfastes pour la santé.
Pureté et contentement, ascèse …
Concernant le premier Niyama, "Shaucha", 
qui doit se pratiquer en pensée, parole et actes, il est largement facilité par 
le travail de concentration que propose la pratique régulière et par le respect 
porté à l'organisme dans son entier. 
On peut, beaucoup plus facilement, contrôler ses pensées ainsi que ses gestes, 
et aussi et surtout, les orienter de manière à ce qu'ils restent fidèles aux 
valeurs énoncées plus haut qui composent la première étape du Yoga : ne pas 
nuire, sincérité, contrôle de soi, et.
Le doux nom de "Santosha", le 
contentement, doit nous guider dans la pratique et nous permet d'apprendre à 
accepter nos limitations et obstacles. Il faut remarquer qu'il ne s'agit pas 
d'un contentement passif et fataliste, mais une satisfaction de ce qu'il nous 
est possible de faire à un moment précis, tout en souhaitant travailler encore 
pour nous améliorer.
Une discipline douce
Ce travail s'inscrit dans la troisième valeur de cette deuxième étape du 
Yoga : "Tapas", la discipline, 
l'ascèse, doit être mesurée et respectueuse de l'être. 
Or, le travail corporel fait partie de cette dimension inséparable de la 
tradition du Yoga puisqu'il permet d'accéder à l'immobilité par le contrôle du 
corps, de la musculature, du souffle et du mental. 
C'est aussi ce qui permet de mieux se connaître, encore une fois.
Mieux se connaître ? 
Justement, l'étude de soi ("Svadhyaya") 
est la valeur suivante qui ajoute à l'efficacité du Yoga par le fait de laisser 
le moins possible de zones d'ombre dans la connaissance de soi. Celle-ci passe 
par la prise de conscience du corps et de son fonctionnement physique, 
physiologique, énergétique, mais aussi psychique sans oublier l'anatomie que 
l'on découvre en la sentant et en la vivant, comme j'ai pu en parler dans Drish 
135.
 Le champ corporel, la dimension mentale 
et le souffle qui fait le lien entre les deux, sont des sujets de découverte 
immenses à explorer lors de chaque séance, à chaque posture et même au 
quotidien.
Le dernier Niyama, le don de soi, l'esprit de sacrifice, d'offrande, est 
important en ce qu'en se donnant du temps pour le travail à effectuer sur soi 
par la discipline et l'accession progressive à une meilleure connaissance de 
soi, on apprend à utiliser le temps de manière gratuite, sans profit. 
C'est un bon moyen d'apprendre à gérer son temps, mais aussi son énergie pour ce 
que l'on veut, ce que l'on choisit, sans être prisonnier de schémas classiques 
ou d'automatismes plus ou moins stressants.
Et … c'est tout ?
Ce n'est pas tout : il nous reste à "boucler la boucle".
Au fur et à mesure que le travail se fait avec régularité et que le comportement 
vis-à-vis de son propre corps, se modifie, évolue en se portant aussi sur 
l'environnement, ce changement d'attitude revient enrichir la pratique sur le 
tapis, laquelle contribue à renforcer l'attitude vis-à-vis des autres, des 
événements et de ce qui nous entoure … Ainsi, non-nuisance, sincérité, droiture, 
contrôle de soi, détachement, pureté, contentement, ascèse, étude de soi, don de 
soi imprègnent de plus en plus le quotidien, au niveau de la pensée, des paroles 
et des actes … 
La pratique s'en ressent à son tour, puisque l'état d'esprit va s'appliquer au 
corps, au souffle et au mental lorsqu'on va se retrouver sur le tapis de Yoga, 
lors de chaque séance, que ce soit en groupe ou chez soi, en solo. 
Et ainsi de suite. 
La voie est là …
Le respect des valeurs élémentaires du Yoga devient une seconde nature et 
ensoleille l'existence puisqu'il est de plus en plus présent au niveau du 
comportement général et dans toutes les situations qui peuvent se présenter, 
qu'elles soient agréables ou non, ce que prévoit le texte sacré de la Bhagavad 
Gîtâ (verset VI, 7) qui annonce : 
              
"Dans l’homme victorieux et pacifié, l’Ame suprême demeure recueillie au milieu 
du froid et du chaud, 
               du plaisir et de la douleur, des honneurs et de 
l’opprobre."
 On le voit, il y a une sorte de 
"magie" qui s'établit par le travail sur un simple tapis de Yoga et qui vient 
"transpirer" au point que les attitudes qui en résultent, peuvent sembler 
étranges à l'entourage … 
Œuvrer en conscience sur son corps en suivant une façon de faire respectueuse, 
assure de mettre en place, peu à peu, séance après séance, des répercussions qui 
vont bien au-delà du simple résultat de détente et de bien-être. 
C'est tout notre être qui en bénéficie et les résultats se traduisent dans 
chaque moment de l'existence. C'est ce qui explique les effets inattendus du 
Yoga et le bien-être général que l'on peut parfois percevoir après une longue 
période assidue de pratique du Yoga. 
Ainsi, c'est tout l'être qui s'est peu à peu imprégné des effets de la pratique 
qui, pourtant, ne portaient au début, que sur le corps, en apparence, en tout 
cas.
Mais le Yoga ne s'intéresse pas aux apparences. 
Autres perspectives …
Enfin, il faut savoir aussi que le travail d'étirement modifie la structure 
des muscles, comme nous avons pu le voir lors de la dernière session des 2-3 
Avril, sur le thème de "Force et souplesse". 
Il influence notablement leur capacité de réactivité.
Et puis, sur le plan du comportement, si le conditionnement par répétition, a 
son action sur notre personnalité profonde, les changements qui apparaissent, 
pourraient être liés à une raison plus profonde encore. En effet, selon
Évelyne Heyer, Professeure 
d’anthropologie génétique au Muséum national d’histoire naturelle, les 
frontières symboliques et culturelles entre les groupes contribuent à façonner 
le profil génétique des groupes humains.
Il n'y a plus qu'à espérer et … travailler! 
Bonne continuation.