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     Yoga et lignée

                  

Certes, le pratique du Yoga agit sur énergies, humeurs et souffles. Il importe de voir la question Yoga, ascèse et énergie et considérer le regard porte l'Occident sur Yoga et énergie ?
Au-delà de la conscience du souffle, le Yoga classique relie les enseignants à une lignée.
Quelle st-elle ?


...
Dès l’instant où une démarche spirituelle s’inscrit véritablement dans une visée initiatique, il importe de se situer par rapport à la tradition qui la porte. Le pratiquant est censé choisir sa voie après mûre réflexion car il s’agit d’un engagement qui va imprégner toute son existence.
On comprend bien alors, qu’il ne s’agit pas que d’une pratique sur un tapis mais bien du Yoga traditionnel censé apporter un changement profond de l’être, ce à quoi participe le travail physique, énergétique et mental.  
Les voies orientales classiques apprécient de se revendiquer d’une lignée afin que l’on sache dans quel esprit se fait la transmission.
L’Occident fonctionne différemment, plutôt par modes qui se renouvellent sans cesse et changent et mélangent diverses sources pour attirer les uns et les autres vers des systèmes éphémères aux fondements peu perceptibles. Ainsi, des titres sont inventés, des nouveaux styles nommés “Yoga” voient le jour. Ils sont plus attirants, plus séduisants, plus “cools” pour reprendre une expression moderne peu sympathique et sans aucun sens à mes yeux. Ceci est dit surtout pour les personnes non “initiées” qui n’ont pas les moyens de faire un choix guidé par un discernement vrai, une instruction réelle de ce qu’est le Yoga clairement défini par des textes précis qui ne supportent aucunement le flou ou l’à-peu-près.

Chercher…
Quand on y regarde de près, les apports de la tradition, même s’il est important de se référer impérativement aux philosophes, penseurs et pédagogues que j’ai cités dans les derniers numéros, sont immenses.
Il est une pensée que j’aime énormément et que j’ai en tête depuis longtemps, comme bien d’autres, d’ailleurs. Mais celle-ci a un goût très particulier.
On la doit à un spécialiste du haïku, petit poème typique japonais de trois lignes à la métrique particulière. Il s’agit du poète Basho qui disait, sachant qu’il se peut qu’il y ait des variations de traductions, selon les recherches que j’ai pu effectuer personnellement :
     “Je marche sur les pas des anciens 
; je veux trouver ce qu’ils cherchaient
Ceci mérite quelque explication.
La première est de se demander qui sont ces “anciens”.

Les anciens du Yoga.
Le Yoga ne connaît pas de fondateur.
Ses origines remontent à plusieurs milliers d’années en arrière : 4.500, 5.000 ans.
Certains comme Daniélou le font remonter à 9.000 ans avant notre siècle actuel.
Le seul ancien connu est Patanjali qui rédigea le texte de base définissant la tradition du Yoga, les Yoga-Sutra-s autour de – 400 avant notre ère.
Divers commentateurs ont apporté des points de vue et des éclairages intéressants, au fil des siècles.
La transmission s’est faite de maître à disciple, de façon très élitiste, cette discipline exigeant, d’entrée, des qualités physiques et mentales particulières. Puis, certains auteurs hindous ont décidé de faire connaître ce merveilleux système à l’Occident.
Certains aspects en étaient déjà connus et j’ai déjà nommé Victor Hugo, Lamartine ou Schopenhauer qui ont aimé la philosophie de l’Inde.
Au XIXème siècle a eu lieu la plus grande transmission au niveau mondial. On la doit à Vivekananda, sage indien que je cite régulièrement. A une époque où les avions n’existaient pas, il a connu une grande célébrité aux USA et en Europe.
Son immense travail a surtout été de faire connaître le Jnana-Yoga ou Yoga de la Connaissance et le Vedanta, le premier étant la dimension concrète du second. C’est une voie très utile pour nous, Occidentaux, et tout à fait complémentaire du Yoga pratique.
Il quitta ce monde à 40 ans à peine, tout en laissant une œuvre colossale. Et aussi, un esprit particulier, très intéressant pour l’Occident.
Au XXème siècle, il y eut divers courants s’appuyant tous plus ou moins sur l’antique tradition, se référant plus ou moins à Vivekananda, et mettant plus ou moins l’accent sur la dimension physique.
Krishnamacharya insista sur la dimension physique comme on peut le voir sur le cliché ci-dessus.
Il est à noter que le développement du Yoga que l’on peut dire “moderne” a puisé dans les exercices largement répandus dans les salles de travail physique en Inde dans la première moitié du XXème siècle.
C’est un sujet sur lequel je reviendrai, puisqu’il permet de comprendre que, comme j’ai déjà pu l’exprimer dans la revue, d’une part, nombre de techniques classiques sont inaccessibles pour nous et d’autre part, d’autres sont issues du panel de mouvements que l’on retrouve dans nombre de méthodes de travail physique.
Pour revenir à notre sujet, il faut évoquer la dimension santé et prévention.
Kuvalayananda et Yogendra ont associé les techniques de Yoga à la Yogathérapie de façon à développer le potentiel de santé. Cet esprit est celui que vous trouvez dans la prévention qui m’est chère, associée à une pédagogie adaptée, en cours comme en stage.

Et l’Occident…
Le Docteur Bhole, médecin et Yogathérapeute indien qui travailla à la suite de Kuvalayananda et qui m’a enseigné, en privé —un vrai cadeau— la technique de Vastra Dhauti (Cf. Drish 167-168), a poursuivi cette œuvre dans le même esprit du Yoga thérapeutique.
Quelques auteurs européens ont tenté de faire connaître le Yoga : Kerneiz, Ferrer, Clerc, Tondriau et Devondel, Dunne, Maupilier…
Puis il y eut une légère augmentation de la présence du Yoga en Europe dans les années 60-70, peut-être facilitée par les événements de mai 68 et la recherche d’un sens autre que celui que l’époque pouvait proposer.
C’est surtout sur le plan corporel que ce développement s’est fait.
Parurent alors, en plus d’Iyengar, Shri Mahesh (près de moi, ci-contre en 1998), Desikachar, les Européens André Van Lysebeth (cliché en page suivante), Ruchpaul, De Méric, Uberti et sûrement d’autres qui sauront m’excuser si je les ai oubliés.
Je citerai aussi De Sambucy qui apporta une pierre singulière à l’adaptation du Yoga à notre monde. Ses conseils et avis sont particulièrement précieux, d’autant qu’il exerçait en tant que médecin et de vertébrothérapeute, parfois mandaté par le gouvernement pour la santé des enfants.
J’ai participé à la création de deux écoles régionales de la Fédération fondée par l’Hindou Shri Mahesh en même temps que j’achevais ma formation dans cette école, bouclant ainsi ma deuxième formation de professeurs, la première étant celle d’André Van Lysebeth que j’ai suivi, comme j’ai pu l’écrire déjà, de 1978 à son départ de ce monde il y aura 20 ans dans quelques mois.

Et l’Occident…
L’expansion du Yoga en Occident a quelque peu délaissé cette tendance à se situer dans une lignée précise que je vais préciser davantage un peu plus loin, afin de vous préciser la mienne.
Les bienfaits d’une vulgarisation de la voie indienne en Occident est dans ce qu’elle peut apporter comme bien-être et prise de conscience de soi. Mais est-ce bien suffisant ? Ne serait-il pas intéressant d’aller plus loin que la dimension physique ?


                                              Cet article est paru dans la revue Drish n°175 parue en décembre 2023.

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