|  | INSTITUT LEININGER Centre de Recherche Indépendant de Yoga Adapté (KRIYA) Institut de Thérapie holistique, YOGA, Yogathérapie Ecole de Yoga - Yogathérapie Pour votre bien-être |  | 
- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
                            
     44 ans de professionnalisme dans l'enseignement du Yoga
                  
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Si mes débuts de professeurs de Yoga ont eu lieu en 1977, (voir Qui suis-je ? ) c'est en Janvier 1979 que j'ai pris officiellement le statut et la fonction d'enseignant professionnel de Yoga (voir Prochain rendez-vous), avec tout ce que cette expression implique en termes d'engagements et de garanties prises afin de répondre à votre désir et besoin de bien-être, d'épanouissement, d'évolution par la pratique du Yoga et des techniques psychocorporelles (voir aussi Cours de Yoga individuel). Il m'arrive parfois ...
| ... de parler de professionnalisme dans l’enseignement du Yoga 
comme je l’ai mentionné ... Ceci n’a pas toujours été clair pour les uns qui n’entendaient pas cette option et les autres qui pensaient que peut-être et même sûrement, je tentais par là-même, de détrôner leur gourou préféré. J’ai simplement décidé il y a longtemps, de me donner les moyens nécessaires à une transmission correcte aussi complète que possible de la tradition du Yoga et respectueuse de notre culture qu’il n’est ni souhaitable ni possible de nier : ˝… imiter l’Orient est une méprise tragique˝, écrivait C.G. Jung qui insistait sur le fait que, sur la voie du Yoga, l’Occidental ne doit pas ˝… renoncer à son entendement occidental˝. |  | 
|  Auprès d'André Van Lysebeth, 1993 | Partant de là, vous l’aurez deviné et de toute 
façon, vous commencez à me connaître, c’est depuis longtemps que j’aime bien 
appeler un chat un chat, et que je ne me laisse plus embringuer dans des 
tentatives de récupération quelles qu’elles soient, visant à me faire taire ou à 
déformer mes intentions ou mes propos par des élus associatifs, politiques ou 
fédéraux toujours en manque d’arguments fondés sur des faits précis. Une impérative nécessité Donc, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, dans cet exposé de 35 ans de professionnalisme, je continuerai à appeler un chat, un chat, sachant que mon intention est que vous sachiez mieux encore, qui je suis et par là-même, les raisons de votre choix de pratiquer le Yoga traditionnel sous ma direction. | 
J’ai donc décidé 
d’en faire mon métier en 1978, ce qui s’est concrétisé en janvier 1979, lorsque 
je me suis inscrit en indépendant, il y a précisément 35 ans et quelques 
semaines. 
Les premières fois
Les tout premiers stages de Yoga datent de cette même année, à Fronsac et au 
CREPS de Toulouse. 
Le premier Mémorandum, support de cours qui vous accompagne 
dans vos stages de Yoga, est apparu en 1981 : nous en sommes actuellement à plus 
de 160 qui sont parus. Ce choix de la voie du
professionnalisme dans l'enseignement 
du Yoga m’amena au respect de la déontologie et à la remise en cause de 
certaines pratiques comme ˝Apprendre à 
respirer˝, la posture sur la tête, le rapport au ˝maître˝, le travail sur la 
sangle abdominale et toute la dimension pédagogique et d’observation liée aux 
pratiques, la notion de tradition, la nécessité d’insister sur le temps 
d’expiration dans la respiration … et aussi tout ce qui pouvait se montrer 
anti-pédagogique. Par contre, le respect de l'autre, de son souffle, de son 
rythme, la compréhension de notre fonctionnement m’ont guidé et sont encore mes 
moteurs aujourd’hui, tant ces dimensions sont inséparables de la fonction 
d’enseigner le Yoga et sa tradition.
˝Considérations sur la respiration˝
Dans la continuité de ce cheminement et concernant la respiration, j’ai 
travaillé à un texte particulier, achevé en 1983, 
dont le titre reste toujours : ˝Considérations 
sur la respiration˝. 
Je dois vous avouer que j’en suis relativement fier, car encore aujourd’hui, il 
n’y a rien à y enlever et très peu de choses à y ajouter. Tout ce qu’il faut 
savoir d’essentiel sur la fonction respiratoire et le souffle dans l’optique 
d’une approche concrète des techniques respiratoires du Yoga, s’y trouve. Il 
suffit de le mettre en pratique … Tous mes cours, stages et écrits sur la 
fonction respiratoire et le souffle dans la pratique du Yoga, sont sous-tendus 
par ce contenu incontournable et incontestable à la fois.
La conception ainsi posée s’appuie sur une vraie réflexion liée à l’observation 
et l’expérimentation (selon le tantra) obéissant aux règles régissant la 
démarche scientifique et l’épistémologie, liées à la raison. Les lenteurs et 
troubles repérés par Gaston Bachelard 
dans l'acte de connaître, sont autant de causes de stagnation, voire de 
régression et désorientent vers des préjugés par rapport auxquels Masson-Oursel 
met en garde dans son ouvrage sur le Yoga (˝Le 
Yoga˝, Collection Que sais-je ?) 
afin de faire éviter une mauvaise voie à qui veut suivre la démarche indienne. 
Tout comme Descartes invitait à ˝se 
défaire de toutes ses opinions …˝, Bachelard propose de débusquer ces 
suppositions que l’on prend pour vérités :
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			 Un lieu de travail particulier à New Delhi | 
La perception et la compréhension du sujet ˝Yoga˝ ainsi bien posées, présentent 
une grande différence avec ce que l’on entend dire parfois qui démontre que ce 
phénomène naturel est intellectualisé à outrance sans être réellement bien 
interprété, bien abordé, bien conçu et donc, bien intégré. Cet état de fait se 
complique à cause du caractère ˝tamasique˝ de lourdeur et d’inertie 
caractérisant la ˝doxa˝
qui réunit mollement les 
opinions incomplètes, les idées confuses suivies par tous, les préjugés jamais 
remis en question, les présuppositions admises par tous ceux qui n’ont pas osé 
vérifier ce qu’ils recevaient ou ont décidé de retirer des avantages de la 
crédulité ambiante.
Nécessité de l’expérience
La conséquence est que le Yoga ne peut être compris dans son essence et dans sa 
manifestation, puisqu’il est reproduit intellectuellement alors qu’il faut s’en 
faire une réelle expérience assurant ainsi un réel vécu dans la  
spontanéité de la fonction, non par son seul cortex, mais par son propre corps, 
ses propres sensations, ses propres perceptions. C’est un des messages du 
Tantra.
On ne saurait plaquer une description sur du vivant pour que celui-ci lui 
obéisse, mais on part du vivant pour en tirer des principes sur lesquels on peut 
alors poser ses pratiques de façon raisonnable et utile car, comme disait le 
philosophe Francis Bacon 
(1561-1626) :
      
˝On ne commande à la nature qu’en lui obéissant˝.
C’est pourquoi nous devons considérer deux choses. La première, dans ce domaine 
délicat du souffle est que la respiration évoquée ci-dessus, est avant tout un 
acte articulaire avant d’être musculaire et volontaire. 
A propos du corps
En second, nous devons admettre une évidence : on ne peut mettre en place ce que 
les Hindous font avec facilité si on n’a pas les prérequis nécessaires.
Je dois mentionner dans cette démarche de professionnalisme, mon vécu corporel 
passant par des pratiques très intenses de Yoga avec des séances quotidiennes de 
plusieurs heures ou encore le maintien de postures de longue durée pouvant aller 
jusqu’à près d’une heure dans les années 80 et aussi d’autres expériences 
encore. 
Ainsi, ayant entendu dire que le Yoga permettait au dos de résister à tout, j’ai 
commencé en 1980, à pratiquer l’haltérophilie en même temps que la danse 
classique. Je ne suis resté dans cette dernière discipline que durant six mois, 
tandis que la pratique de l’haltérophilie (à ne pas confondre avec la 
musculation !) s’est poursuivie : elle m’a beaucoup apporté dans la 
compréhension de certains gestes corporels présents dans le Yoga traditionnel.
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			Pythagore 
			
			
			 
			Fontenelle | 
La rédaction du mémoire ˝L’apprenti-yogi 
ou l’anti-sage˝ de fin de formation de Psychopédagogie (1983-1984), montre 
bien ce refus de toute soumission, déjà présent à l’époque et qui m’anime encore 
aujourd’hui. Apprécié et redouté à la fois pour la justesse et le caractère 
argumenté de mes avis, je fonctionne selon ce principe du sage indien Shivananda 
(1887-1963) : 
    
˝Que vos mots soient doux et votre 
argumentation solide˝
De Shivananda à Pierre Bayle
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			Shivananda | 
Engagement du Yoga
Enseigner le Yoga signifie donc, agir en ce monde pour son amélioration : 
amélioration de la condition physique, mentale de nos contemporains en 
souffrance, mais aussi leur guidance vers une prise de conscience bien réelle et 
bien pleine de leur propre capacité à agir sur eux-mêmes et sur leur propre vie. 
Cet engagement dans le monde doit s’effectuer dans l’esprit du Karma-Yoga, le 
Yoga de l’action désintéressée car les quatre grands Yoga-s sont à pratiquer 
ensemble. 
    
″Il n’est pas nécessaire d’espérer pour 
entreprendre … disait Guillaume le Taciturne, …
ni de réussir pour persévérer″.
Pour mener convenablement cette action, il nous faut cultiver force et 
souplesse, puissance et sensibilité, douceur et fermeté, comme nous y invitent 
Ha et Tha qui sont Lune et Soleil, masculin et féminin présents dans le 
personnage Ardhanarishvara.
Dans cette démarche, la transmission du Yoga doit être respectueuse de notre 
propre culture, celle issue de nos valeurs occidentales dont celles 
républicaines ou encore celles défendues par de grands penseurs français qui ont 
fondé notre mode de pensée en accord avec la dignité humaine, la liberté, la 
raison. 
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			Ardhanarishvara 
			
			
			 | 
    
″Mieux va 
			
			
			 François Rabelais 
			
			
			 Alain, 1868-1951
		
ut pour chacun sa propre loi 
d’action, même imparfaite, que la loi d’autrui, même bien appliquée″
			 
	
			 
		

Vous l’avez reconnue : elle est au bas de la page 3 de la revue : son importance 
est grande puisque dans le texte sacré où elle est écrite, on la trouve deux 
fois avec une formulation quasi identique (Bhagavad 
Gîtâ III, 35 et XVIII, 47).
Le choix de la pensée libre
Rabelais, Montaigne, ne disent pas autrement lorsqu’ils évoquent le lien entre 
l’enseignant et l’élève. En fait, le Yoga est une voie d’autonomie qui porte un 
nom sanskrit : ″Vairagya″ (trad : 
lâcher-prise, détachement au sens de non-attachement au monde sensible, 
renoncement) qui est une des composantes de la pratique avec l’assiduité. 
Le gourouisme, le suivisme, le conformisme et le tailisme sont à éviter sur 
cette voie où chacun doit trouver sa voie en s’inspirant des grandes 
lignes tracées il y a des milliers d’années par les yogis de l’Inde. 
Le philosophe Alain dont j’ai entendu dire il y a environ un an que certains le 
considèrent comme l’un des plus grands philosophes français, écrivait :
    
″Penser c’est dire non !″ 
Extrêmement critique vis-à-vis de ce que l’on pourrait nommer l’endoctrinement 
et sa facilitatrice non-compréhension des choses, il disait qu’était 
préférable :
    
˝… 
la liberté des autres que l'obéissance des autres˝.
J’ignore si Alain pratiquait le Yoga, peu connu en France à l’époque où il 
écrivait, mais nous devons reconnaître que c’est la liberté et l’autonomie que 
propose le Yoga traditionnel, et non l’asservissement à une technique, une 
méthode, une voie. 
Pour resituer le Yoga dans ce qu’il est véritablement, nous devons considérer 
que la tradition qui le sous-tend comporte le refus de vivre comme le commun des 
mortels, de céder aux élémentaires inclinations de notre nature, de se laisser 
penser et de céder le pas au mental Alain n’est pas loin : 
     ˝Réfléchir, c'est nier ce que l'on croit. Qui croit ne 
sait même plus ce qu'il croit. Qui se contente de sa pensée ne pense plus rien.
˝Yoga Chittavritti Nirodha˝
Cette stance du texte classique indique qu’il faut 
décider de l’arrêt des mouvements désordonnés du corps, le refus de 
l’irrégularité respiratoire, la cessation décidée du gaspillage d'énergie, 
l’arrêt de l'accumulation du karma, la prise de conscience des communications 
verbales inutiles afin de les stopper, la connaissance des automatismes pour les 
contrôler, en résumé, la prise de conscience de l’existence de l’expression 
naturelle qu’il faut apprendre à contrôler.
L’adoption de l’immobilité du corps, du souffle, du mental vient s'ajouter aux 
nombreuses autres attitudes qui jalonnent la pratique : se libérer du 
conditionnement, maîtriser les passions, se dégager des asservissements, établir 
le calme et chercher à contrôler son existence. Ainsi, le contrôle du corps, de 
la respiration, du mental, constitue la voie permettant d’accéder au but indiqué 
par le deuxième Sutra du Yoga de Patanjali cité plus haut. En effet, ces 
quelques mots sanskrits assemblés rappellent l’essentiel du Yoga traditionnel : 
l’arrêt des agitations du mental, ce à quoi servent les divers contrôles nommés 
ci-dessus et auxquels se livre le yogi. Aussi, pas de discours hermétique, 
inaccessible, nébuleux ou abusif : le yogi occidental a besoin de concret et de 
pragmatique, d’autant que les discours fumeux n’ont jamais fait avancer ni les 
gens, ni les choses. 
Conscience et ˝Illusion˝
Et puis, comment peut-on imaginer que pour dépasser l’Illusion, laquelle est, 
pour l’Inde, la première source de souffrance humaine, on doive faire passer les 
pratiquants dont on a la responsabilité, par une illusion de plus, celle du 
décorum, de l’apparat, du factice, des mots ronflants et des senteurs d’Orient 
accompagnées de l’artifice de discours ésotériques incompris par ceux qui les 
émettent ? 
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			 Lily Ehrenfried | 
Yoga et culture
C’est pourquoi, en complément, je me suis intéressé aussi bien aux philosophies 
d’Occident qu’aux sciences, ce qui me permet d’évoquer en toute simplicité, la 
philosophie comparée ou encore l’anatomie comparée (Cf les visites du Muséum 
avec l’école de Yoga). 
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			 Une rencontre unique pour 
			comprendre qui nous sommes | 
	Je ne peux bien sûr, omettre d’autres noms qui viennent s’ajouter à ceux 
	déjà cités : Carl Rogers, Carl Gustav Jung, Roberto Assagioli, Abraham 
	Maslow, Georg Groddeck, Sigmund Freud et d’autres encore, ont leur place.
En effet, dans ce même esprit, les enseignements de la psychologie moderne et 
des différents courants liés à l’évolution des découvertes sur le psychisme 
humain depuis William James, permettent de mieux comprendre la pensée indienne 
dans son aspect mental, et ce d’autant que corps et psyché ne sauraient être 
opposés. 
Cet apport voit aussi son importance en ce qu’il a amené des questionnements 
aussi poussés que ce qu’on trouve en Orient, sur la présence d’un corps 
psychique en chaque être et sur l’avant vie et aussi l’après-vie. 
Chercher encore …
On comprend, à ce point de mon discours, combien peuvent être considérés comme 
fondamentales, la compréhension du fonctionnement de l’être humain et en 
suivant, l’épistémologie, le triangle didactique déjà évoqué, la 
psychopédagogie, ces moyens devant conserver un lien étroit avec des valeurs 
humanistes, celles qui placent l’être humain au centre des préoccupations 
essentielles et cessent de le soumettre à des idéologies ou dictats quels qu’ils 
soient. Sans cela, aucune démarche spirituelle ou initiatique comme le Yoga qui 
permet de passer à une vie nouvelle, ne saurait avoir de sens. 
| Savoir 
				 Enseignant
				                
				Elèv L’approche, la transmission et 
			l’apprentissage du Yoga s’inscrivent inévitablement tous trois dans 
			le triangle pédagogique. 
			 Aux côtés d’André Van Lysebeth. 
			 | 
Les prérequis fondamentaux
Le Yoga vécu comme il l’est en Inde, s’adresse à une élite à laquelle notre mode 
de vie ne nous permet pas d’accéder. C’est la raison pour laquelle il importe de 
commencer par le commencement, de jauger les potentialités de chacun avant de le 
lancer sur une voie à suivre avec prudence comme toute voie efficace. La 
nécessité de considérer ce que chacun peut et veut faire, ainsi que 
l’acquisition des prérequis, sont indispensables.
C’est aussi la raison pour laquelle au plan technique, chaque session qui vous 
est proposée est faite de prudence, de précision et d’un travail personnalisé et 
adapté avec une approche sous forme d’atelier où chacun peut s’approprier 
véritablement les pratiques enseignées en passant de la découverte à l’acquis 
car on ne peut courir sans savoir marcher. 
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			Ardhabaddhapadmapashchimottanâsana …  
			
			
			 Bruguières, 1982 | 
S’émerveiller du corps
C’est aussi l’occasion de lier les deux, philosophie et corps. En effet, se 
rendre compte des 300.000 kilomètres de vaisseaux capillaires qui parcourent 
notre corps et apportent à chaque cellule de l’organisme ce dont elle a besoin, 
des 300 millions d’alvéoles qui captent l’oxygène de l’air inspiré, de 
l’intelligence mécanique d’une très grande précision qui permet à nos 
articulations de bouger de façon automatique tout en supportant des pressions et 
des tensions énormes, ne peut être qu’une occasion supplémentaire de 
s’émerveiller de ce phénomène de la vie présent en chacun de nous et à tous les 
niveaux de notre être.
Sans oublier les opérations et échanges chimiques qui se font en permanence en 
nous, le dynamisme mental, la capacité à se fixer sur un point précis (˝ekagrata˝), 
notre énergie et son organisation, l’extraordinaire complexité de notre système 
nerveux aussi bien central que végétatif, la merveilleuse organisation de nos 
sens qui nous permettent de capter en ce monde, l’essentiel des informations 
dont nous avons besoin, tout ceci ne peut que nous amener à cette attitude du 
psychanalyste Georg Groddeck, au début du XXème siècle :
    
"En définitive, pour nous mortels, il n'est qu'une attitude : l'étonnement".
Partant de là, tout peut s’expliquer et s’enseigner selon une compréhension 
nécessaire et une pédagogie adaptée dans l’idée du triangle pédagogique déjà 
évoqué (Cf. supra page 25 et Drish n°114). 
D’où la mise en place, depuis 1979, de plus de 150 stages d’un jour à une 
semaine, auxquels s’ajoutent une centaine d’interventions en co-animation dans 
les départements du  Grand Sud, et aussi 
à Paris, dans diverses associations ou écoles, la création dès 1986 de la 
bibliothèque spécialisée qui vous est ouverte et la naissance de ma revue de 
Yoga en 1988 dont le but est de faire le lien entre Orient et Occident.
Ces trois médias –stages, revue, bibliothèque- sont des moyens fondamentaux tant 
il est vrai que la connaissance est une des clés de la liberté et du bonheur et 
qu’elle permet d’étayer et orienter la réflexion et les expériences, ce qui 
garantit les moyens de développer l’évolution de chacun sur tous les plans de 
son être. Cette connaissance est utile aussi dans la nécessité de se connaître 
soi-même.
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			 Une petite merveille en 
			200.000.000 d’exemplaires   | 
Socrate et ˝Swadhyaya˝
La connaissance de soi (˝Swadhyaya˝, 
4ème règle des ˝Niyama˝, 
deuxième étape du Yoga traditionnel) fait le fondement de toute discipline et le 
silence déjà évoqué, en est une clé d’accès. 
Si on y regarde bien, et bien que le terme lui-même surprenne, voire effraie, 
l’ascèse ne nous est pas si étrangère puisque les philosophies et courants 
religieux fondant notre culture, proposent une discipline normalement mesurée 
dès l’instant où l’on a décidé de ne plus se laisser impressionner par ce mot et 
où on s’est rendu compte à quel point toute discipline respectueuse de l’être, 
apporte de très nombreux avantages.
Si on supprime les préjugés, clichés, dictats et autres superstitions, on peut 
aisément se rendre compte que nos grands penseurs ont doté notre monde 
occidental d’une grande richesse (voir plus loin l’article sur Bayle).
La quasi identité entre le Shiva-Pashupati indien et le Cernunos de nos ancêtres 
Celtes (voir clichés) est la démonstration qu’une pensée universelle traverse 
les âges et les espaces et propose une voie d’élévation, quelle que soit sa 
forme. 
Cette universalité de l’ascèse permet de passer à une autre dimension et de 
renaître à une autre vie, une vie réellement choisie dans l’esprit de ce que 
souhaitait Pierre Bayle, de conduire sa vie en fonction de ce qui nous semble 
sincèrement le plus juste. Elle passe par la triple association
Mouvement-Souffle-Conscience 
spécifique au Yoga traditionnel qui aboutit au contrôle de soi (Cf. la session 
de Mai 2014). 
C’est encore elle qui permet de poursuivre vers les buts du Yoga qui sont de ne 
plus vivre comme le commun des mortels. 
Tout cela est essentiellement lié aux activités irrégulières et désordonnées du 
corps, de la respiration, de l’énergie, du mental, de l’expression, lesquelles 
sont, pourtant, le résultat de la manifestation naturelle de la vie.
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			Pierre Bayle (cliquer ici) | 
Et le silence ?! …
L’ascèse et la connaissance de soi passant par la voie du silence, la toute 
première session de silence, je l’ai animée en 1983 à St Mont, dans le Gers. 
Actuellement, deux sessions de silence vous sont proposées chaque année, qui 
permettent de goûter cette délicieuse phrase de Belguise : 
    
˝Dans le silence et la solitude, on n’entend plus que l’essentiel˝. 
Dans Drish 120, j’ai évoqué cette peur du silence qui n’est rien d’autre que la 
peur du noir quand on est enfant ou la crainte de la solitude, laquelle est une 
composante inévitable de l’existence humaine. C’est ce que me rappela de vive 
voix, Jeanne Liberman dont vous avez pu faire la connaissance dans les numéros 
111 et 112-113 de la revue, au début des articles
˝Papy s’entraîne tous les jours˝. 
Elle s’était mise à pratiquer les Arts martiaux et le Yoga à un âge avancé et 
est l’auteur du livre ˝La vieillesse, ça 
n’existe pas˝ qui eut beaucoup de succès dans les années 79-80. Je la revois 
encore, en 1984, me saluant sur le pas de sa porte et m’adressant ces quelques 
mots si simples : 
    
˝N’oubliez pas : chacun est seul sur sa route !˝. 
Or cette appréhension par rapport à la solitude et au silence, n’est que le 
reflet d’une peur plus fondamentale encore, inscrite en nous et liée à notre 
condition humaine que la pratique du Yoga permet de dépasser par les aspects 
symboliques, philosophiques et expérientiels, à condition que cette pratique 
soit conforme à la tradition dont le Yoga est le porteur inséparable.
En résumé …
La richesse du Yoga et de sa tradition se trouve dans la confrontation de sa 
propre philosophie acquise par ce que l’on peut connaître des penseurs 
occidentaux et de la tradition du Yoga, à ce que l’on vit au quotidien et 
surtout pas en s’enfermant à l’abri dans un refuge qui ne donne qu’une vision 
partielle et fausse de la réalité. 
La dimension pédagogique et psychologique, la 
précision technique, l’application des sciences à l’enseignement et la pratique 
du Yoga, l’étude des sagesses et philosophies d’Occident, de l’Inde et de 
l’Orient, l’approche de l’humain sous toutes ses composantes, l’étude des 
techniques classiques et leur adaptation aux pratiquants sont autant d'outils 
permettant un vécu constructif.
La dimension pédagogique évoquée 
est fondamentale : elle inclut des séances et ateliers, des échanges sur 
l’approche et le vécu des techniques abordées, de leurs effets et du ressenti de 
chacun.
Une attitude concrète
Cette façon d’agir comprend aussi des pratiques 
adaptées et leur correction, la 
découverte et le développement du sens de l’observation, la connaissance 
concrète, l’étude d’exercices progressifs pour une meilleure adaptation à chaque 
participant. La réflexion porte sur la technique, l’aspect concret et 
pragmatique à la lumière d’apports informatifs et de mon
expérience professionnelle dans les 
domaines de l’enseignement du Yoga, de la pédagogie et de l’accompagnement 
psychologique.
Cette façon de procéder influe sur la façon de pratiquer et d’enseigner pour les 
futurs enseignants de Yoga et aussi pour les professeurs de Yoga venant se 
perfectionner à mes côtés. 
 
C’est encore une fois la démonstration que les sciences d’Occident peuvent aider vraiment à mieux comprendre et adapter le Yoga à notre monde. En cela, je fais partie des quelques rares ˝dinosaures˝ du Yoga qui sommes restés fidèles à l’école de l’ascèse indienne dans son acception la plus complète, soucieux d’une transmission aussi large et adaptée que possible.