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     Psychosomatique et bonne humeur
            
"La santé par la bonne humeur - 100 clés pour la retrouver"
- Extrait
du chapitre 1
                          

Voir aussi :
     - Avant-propos                                - Yoga et philosophie du bien-être                  - Topique de la bonne humeur           - Du pouvoir de la bonne humeur  
     - Tradition orientale et bonne humeur
            - Sage bonne humeur                      - Retrouvez la bonne humeur            - Annexe : Melody est un ange …
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Psychosomatique et bonne humeur

Bonne et mauvaise humeurs

Le langage courant nous renvoie à cette idée selon laquelle nous créons nos propres poisons, destructeurs et causes de nombreux troubles de la santé. Il semble que moins on extériorise et plus on se prédispose à des réponses neuro-endocriniennes perturbatrices : se faire du mauvais sang, se ronger les sangs et aussi s'empoisonner la vie, voire se faire un ulcère sont autant d'attitudes qui font qu'on risque de ne pas faire de vieux os. Dans le chapitre "Des chaires de vertu", Nietzche donne un conseil simple afin de préserver le sommeil, fonction clé de la nature humaine : il suffit de rire et rester gai, au moins dix fois par jour, ainsi l'estomac ne sera pas la cause de notre insomnie.

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Nombre de gestes ou attitudes corporels expriment un état d'âme : les dents serrées de rage, la bouche bée de surprise ou d'admiration, la gorge serrée par l'angoisse, le dos courbé ou droit, le poing serré par l'hostilité ou la menace, le visage grimaçant de douleur. Le docteur Tissié, cité par De Sambucy, remarquait que la joie est en extension, la tristesse en flexion. Victor Hugo disait que la beauté de l'âme se répandait comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps. La façon de se diriger vers une personne, est fonction de l'état de pensée ou du sentiment qui nous animent à ce moment précis.

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Au commencement, l'humeur désigne sang, lymphe, bile et atrabile, liquides organiques dont l'équilibre détermine la santé. Ces 4 humeurs cardinales reconnues par la médecine hippocratique, eurent cours du IIème au XVIIème siècles et sont en rapport avec les 4 éléments, comme dans la médecine orientale. La bile s'apparentait au Feu (chaud), l'atrabile à la Terre (froid), le sang à l'Air (sec), et la pituite (ou phlegme) à l'Eau (humide). Les systèmes médicaux orientaux, ayurvédique et tibétain, connaissent une correspondance similaire : Triba ou Krishpa, Pitta, vont avec le Feu, Lung, rLung, Vayu ou Vatta, avec l'Air (le vent) et Pegen, Badkan, Kapha avec la Terre et l'Eau. Le radical humor, origine latine du mot humeur, est aussi, via l'Angleterre, la racine du mot humour. R. Escarpit note qu'en 1771, l'auteur de l'Encyclopaedia Universalis renvoyait son lecteur cherchant le sens du mot "humour" à deux définitions, en rapport à l'Esprit (Wit) ou au Fluide (Fluid). 
Le second sens de l'humeur, la thymie, concerne l'état psychique d'un individu, son moral, son tonus affectif de base, ses sentiments, pouvant osciller du négatif -dépression, tristesse, peine, cafard, mélancolie, angoisse, découragement, abattement, désespoir-, au positif -enthousiasme, joie expansive, optimiste jusqu'à la confiance exagérée-. Lempérière et Féline décrivent l'humeur expansive : satisfaction, bien-être, plaisir, joie, euphorie, pouvant aller jusqu'à l'exultation, l'hypomanie du sujet hyperactif, la manie aiguë. Quant à l'affect dépressif, il va de morosité, langueur, nostalgie, spleen, cafard, découragement, jusqu'à la plus profonde dépression s'accompagnant de tristesse pathologique et de douleur morale. La dépression est inséparable de l'auto-dévalorisation, du pessimisme, de la fatigue, de la morosité ou encore de certains troubles psychiques facteurs d'inhibitions. 

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Jacques-Michel Robert estime que l’important est dans l’équilibre de ce qu'il nomme le thymostat -de thymus=humeur-, en nous tenant loin des états extrêmes : agressivité incontrôlée ou négativisme, mortel s'il se prolonge ; agitation euphorique non justifiée ou ralentissement voire blocage de l'action, et de l'activité mentale, signes d'alerte grave en psychiatrie.

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La Bonne Humeur se présente sous diverses formes et manifestations, humeur, humour et rire la composent ; elle est la gaieté, l'entrain, mais aussi une égalité d'humeur en bien des points supérieure à la franche rigolade. L'humeur est une disposition affective autant dominante liée au tempérament, que passagère. Quand on est de bonne humeur, il ne faut pas se demander si on a de bonnes raisons de l'être en toutes circonstances, elle est payante en soi et se suffit à elle-même ; elle est le bien qui peut remplacer tous les autres et qu'aucun autre ne peut remplacer (Schopenhauer). Eric Smadja cite B. Golse qui pense qu'être de bonne humeur, c'est être inexplicablement plus gai que la réalité externe ne le suppose.

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Mais qu'en est-il de la Mauvaise Humeur ? Pour Alain, l'humeur va selon le vent et selon l'estomac ; les illustrations qu'il en donne vont du coup de pied dans la porte, aux paroles lancées en l'air, mais ces gestes, des autres ou de soi, s'oublient par la seule grandeur d'âme qui sait les pardonner. L'inconvénient de la mauvaise humeur est qu'elle est aussi bien cause qu'effet, nous dit-il, car cet oubli de la politesse est source de nombre de maladies puisqu'il est une violence du corps humain sur lui-même. Une de ses manifestations est la colère, petite ou grosse, contre les autres ou contre soi : Kant y décèle un aspect positif si elle n'est ni retenue ni contrée, et un excellent moyen d'aider sûrement la digestion. Nous voici rassurés, d'autant que lorsqu'on la laisse s'exprimer, dit-il, elle laisse la place à une agréable détente de son énergie dans l'ensemble de l'organisme. Dans certains cas, elle peut engendrer la maladie, au moment de sa venue, et plus tard, et il existe des gestes ou paroles coléreux, sans expression véritable de la colère. Selon le point de vue bouddhiste, la colère peut détruire plusieurs vies de bienfaits ; mais certaines divinités sont représentées sous leur aspect courroucé ; au Laos, on ne se met pas en colère, sinon, on est la risée des autres puisque c'est la marque qu'on est faible et qu'on manque de maîtrise. L'Ayurveda, science indienne de la vie et la Médecine Tibétaine enseignent que la colère est liée au foie et peut engendrer des troubles à son niveau, associés aussi au sentiment de haine.
On peut voir dans le fait de se faire de la bile, ou de faire une jaunisse lors d'une contrariété, l'expression d'une colère rentrée et non exprimée : le mot grec kholë, la bile, a donné aussi bien cholédoque que colère et la mélancolie n'est que la traduction de bile noire (Melas=noire), qui passait, pour les médecins grecs, pour être la cause de l'hypocondrie. Schopenhauer nomme eukolia (=bonne bile), la première composante du bonheur, que l'on peut traduire par gaieté, bonne humeur, disposition à rire, à s'amuser, dont Caraccioli avait décrit les effets généraux : 
       "... Or cette espèce de vie, que nous nommons gaieté, ranime l'esprit et le coeur, de manière que les sentiments et les pensées semblent prendre une nouvelle vigueur.
       Il n'y a plus de dissonance entre l'entendement et la volonté, plus de trouble dans l'imagination, mais une heureuse harmonie qui tient l'âme comme suspendue entre
       les passions et les sens. Les idées de l'homme gai, telles que l'or le plus pur, n'ont ni tache ni alliage ; et celles des mélancoliques se rouillent, pour ainsi dire, par
       l'âcreté de leur humeur ...". 

L'idée de ce rapport organique à l'humeur est resté lorsqu'on se fait de la bile, qu'on décharge sa bile sur quelqu'un après qu'on se soit échauffé la bile. Ce qui sera accentué si on est réputé bileux ou bilieux, c'est à dire anxieux, inquiet, lorsqu'on a perdu la quiétude, la tranquillité d'âme. Selon une étude faite aux U.S.A., sur 1122 hommes et 501 femmes ayant survécu à un infarctus, la colère doublerait son risque de survenue. La pensée, la raison, la réflexion peuvent nous apporter beaucoup ; la maîtrise de la parole, de la pensée et des actes peut être d'un grand secours... à la condition de s'y préparer très tôt et de s'entraîner régulièrement. Le détachement est aussi une voie, dès l'instant où l'on considère que, dans la colère, on cherche à posséder quelque chose (pas seulement en terme d'objet matériel).

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En Inde, la pratique des 3 ascèses (corps, parole, mental) semble une excellente parade pour éviter la colère, de même que le point de vue des Stoïciens, qu'enseigne Epictète : il précise vouloir conserver sa volonté calme, comme il se doit, et cela pour chaque chose, car il veut agir selon la nature et exercer sa liberté de choisir. Marc-Aurèle proposait une attitude préventive tout autant applicable, consistant à se dire à l'avance, au commencement de la journée, qu'on rencontrera un indiscret, un ingrat, un insolent, un fourbe, un envieux, un insociable. Poursuivant son raisonnement, il voit dans ces attitudes le résultat de la méconnaissance du bien et du mal, et en déduit qu'être les uns contre les autres est contre nature ; nous devons donc éviter de montrer de l'animosité et de l'aversion, où le lecteur trouvera un condition de la bonne humeur. Autre aspect de la colère, nous savons que la violence est fondamentalement humaine (Bergeret) : elle fait partie de la vie et est à différencier de la haine et de l'agressivité. Si la psychologie moderne incite à vivre ses colères et ne pas les refouler, exprimer violence et agressivité évite ou retarde le cancer : un des facteurs favorisant la maladie est la violence subie (Henri Rubinstein). Ces sentiments ne sont pas inutiles : Edouard Zarifian remarque qu'avec l'aide du soignant, l'agressivité est transformée en force et volonté pour se battre contre la maladie et gagner l'épreuve.
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            Retrouvez la suite dans mon livre "La santé par la bonne humeur"

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