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Le Dharma au quotidien    
          
(texte paru dans la revue de Yoga Drish , n°85)       
                                              
La belle Draupadî et l'immense Bhîsma, 
vous ont, peut-être, donné envie de lire le Mahâbhârata ... 
Nous avons pu voir, à la lumière de ce texte indien, la nécessité de l'équité en 
relation avec le Dharma, la loi qui gouverne nos existences, tant au plan 
collectif qu'à celui individuel. 
Mais comment une loi peut-elle s'appliquer collectivement et individuellement ? 
Pour nous, Occidentaux, cette conception semble étrangère et incompréhensible.
En fait, elle s'applique aussi dans notre mode de vie occidental, à tous les 
niveaux, bien que l'on pourrait souhaiter que ce Dharma soit davantage mis en 
application. Je vais tenter de m'en expliquer le plus clairement possible de 
façon à être plus concret.
C'est à dire ...
Oui, je conçois que ceci semble un peu flou au lecteur qui se demande où 
est-ce que je suis en train de l'amener. 
M et Mme Ananda ont la vie de M et Mme tout-le-monde : tandis que M Ananda 
s'apprête à se rendre à son travail, Mme Ananda prépare les enfants et les amène 
à l'école, avant de se rendre elle-même sur son lieu professionnel. Rentrant de 
son travail, M Ananda récupère les enfants à l'école et commence à faire faire 
les devoirs aux enfants, tandis que Mme Ananda s'arrêtera chez sa vieille maman, 
malade, avant de rentrer chez elle retrouver son mari et leurs enfants.
Et alors ?...
Autour de cet exemple simple, on peut deviner une série de devoirs évidents : 
les parents partant travailler pour rapporter un salaire commun permettant à la 
communauté familiale de vivre, le soutien d'un parent malade, l'accompagnement 
des enfants, tant au plan physique (l'école), qu'intellectuel (les devoirs), que 
moral et spirituel (dans l'exemplarité quotidienne). 
Mais il y a une série d'autres devoirs, de Dharma, personnels encore moins 
visibles : ainsi, chacun aura, à sa manière, respecté et entretenu son corps au 
cours de la journée, et aura tant bien que mal tenté de faire correspondre son 
mode d'existence à son idéal de vie. Enfin, les différences de personnes 
-personne âgée, femme, homme, enfants- génèrent des devoirs différents et une 
complémentarité indispensable au bon déroulement social. L'enfant sera couché 
plus tôt que les parents, n'accomplira pas de travaux physiques moyennant de 
l'argent, ne consommera pas les mêmes boissons que les adultes, n'aura pas les 
mêmes comportements ... 
Chaque âge, chaque sexe a son Dharma, et l'on attend de chacun d'eux une 
attitude particulièrement adaptée.
Au plan social, plus la fonction de la personne est élevée, plus on serait en 
droit d'attendre de cette personne qu'elle adopte un comportement exemplaire, 
toutes proportions gardées, nul n'étant tenu à l'impossible. On doit à 
Confucius, il y a 2500 ans, les règles de la vie sociale amenant à une 
amélioration des relations : il fallait améliorer celles entre le ciel et le 
souverain, le souverain et son sujet, le père et le fils, le frère aîné et le 
frère cadet, le mari et la femme, l'ami et l'ami, chacun devant avoir une 
attitude conforme à son statut. Cette qualité de relation incluait 
bienveillance, amour, justice, attention, sincérité, bienséance, rectitude, 
honnêteté, générosité, en sachant que le bon et le beau sont inséparables.
Exemple indien
J'avais lu il y a quelques années, dans un quotidien, cet étrange et 
court article mentionnant que le ministre indien des transports se plaignait 
sans cesse de ce que les gares indiennes étaient sales (j'atteste de cette 
réalité pour avoir voyagé en train en Inde). 
Or, un matin les employés d'une gare le virent en tenue de travail en train de 
balayer la gare...
C'est pourquoi j'osais dire, plus haut (mais cela n'engage que moi), qu'à 
certains hauts niveaux socio-politiques, il serait bon que le principe du Dharma 
soit suivi, d'autant que des millions de personnes sont, dans notre seul pays, 
soumis à un Dharma pas toujours juste, puisqu'en partie défini par des lois 
humaines peu acceptables dans certains cas, et qui sont pourtant votées par des 
gens ne faisant pas toujours preuve d'exemplarité. 
Mais je n'irai pas au-delà de cette question, car il faudrait que les intéressés 
puissent s'en expliquer. 
Revenons au Dharma
Les classes indiennes sont liées, chacune, à des devoirs de plus en plus 
rigoureux. D'abord, ce sont des qualités ("Guna-s") qui définissent nos existences et la Bhagavad-Gîtâ XVIII, 
40 mentionne que :
        
"Il n'est point d'entité, ni sur terre, ni au ciel parmi les dieux,
        
qui ne soit sujette au jeu de ces 3 qualités (gunas) nées de la 
nature..." 
Les paragraphes suivants précisent les devoirs des uns et des autres, et aussi 
que les œuvres des trois classes, prêtres (brahmanes), guerriers ("kshatriya-s"), 
serviteurs ("shûdra-s"), paysans ("vaishya-s") sont différents 
(Bhagavad-Gîtâ XVIII, 41), parce que nés de leur propre nature intérieure (le "svabâva"). 
De même, souvenez-vous, que les devoirs diffèrent selon les âges, le sexe, dans 
la comparaison proposée plus haut, au sein de la famille Ananda.
Les devoirs du brahmane sont définis dans Bhagavad-Gîtâ XVIII, 42 ; ils sont :
        
"Calme, maîtrise de soi, ascèse, pureté, longanimité, intégrité, 
        
connaissance, acceptation de la vérité spirituelle ..." 
Les devoirs des guerriers, kshatriya-s, qui sont aussi des chefs, des 
princes, sont définis par leur tempérament du seigneur et du chef, et 
apparaissent dans Bhagavad-Gîtâ XVIII, 43 :
        
"Héroïsme, intrépidité, résolution, adresse, inhabilité à fuir 
        
la bataille, générosité, domination ... " 
Enfin, les vaishya ont pour fonction : "Agriculture, élevage du 
bétail, commerce -comprenant aussi le travail de l'artisan..." 
(Bhagavad-Gîtâ XVIII, 44), tandis que les travaux ayant un caractère de 
service sont le lot des shûdra. 
S'il paraît naturel de faire ce pour quoi on est naturellement fait, un des 
reproches que l'on pourrait formuler à l'encontre du système indien, qui 
ressemble beaucoup au système français sous l'Ancien Régime, fait de noblesse, 
clergé et tiers état, est son caractère figé, ne permettant pas de changer de 
caste dans cette vie, ce qui peut être considéré comme un moyen de domination, 
de soumission, de la part de la caste des lettrés. De plus, le terme shûdra 
signifie non-aryen et désigne la plus basse des castes qui n'avait même pas le 
droit de participer aux sacrifices ni de lire des livres sacrés. Cette caste fut 
tardivement ajoutée aux trois autres, parce que constituée de près de 70% de la 
population indienne, n'étant pas de naissance indo-européenne.
C'est dans cette catégorie que se trouvent les intouchables.
On notera que le texte de la Bhagavad-Gîtâ, justifie le droit et le devoir, au 
guerrier, d'agir et de combattre, et qu'il définit à la fois le contexte 
religieux et social. 
Enfin, peu importent les buts, résultats, conséquences, bienfaits, ou encore 
objets à obtenir : seule compte l'action.
                                              
 (à suivre...)
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