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		       INSTITUT LEININGER    
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- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
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Editorial 
…                  
                                            
… 3
A pied d’œuvre …      
                 
                           
… 4 à 6
Montaigne avait raison …                                           
…11
A méditer …                                  
        
                 
…16
Sommes-nous des yogis-guerriers ? …                          
…17 à 24
                        
Dépôt Légal 
& ISSN 3ème trim. 2012. Tirage : 70 ex. 
Editorial
du n°119
Début Septembre … Fin de l’été … la rentrée pour tous … le vent et la fraîcheur 
sont là … Voilà les conditions idéales pour nous rappeler que l’action permet de 
remettre en route ses énergies et de retrouver un rythme moins nonchalant qu’au 
cours des vacances. Profitons de cette rentrée pour retrouver nos bases, les 
consolider et les enrichir de nouvelles, dispositions, de nouveaux engagements, 
de nouvelles pratiques.
A très bientôt.
A pied d’œuvre … 
			
			 
			
			
			 
			
			
	Le programme des séminaires de Yoga de l'été 2012, prévoyait un travail 
spécifique et précis sur la base de notre corps : le pied. Souvent oublié, 
souvent malmené, souvent mal soigné, trop peu souvent bien utilisé, l'extrémité 
basse de notre corps, connaît davantage de désagrément que de bonnes conditions 
de fonctionnement.
	C'est en partie pour cela que j'avais inscrit au programme des deux sessions en 
Espagne, ce travail essentiel.
	Le programme des séminaires de Yoga de l'été 2012, prévoyait un travail 
spécifique et précis sur la base de notre corps : le pied. Souvent oublié, 
souvent malmené, souvent mal soigné, trop peu souvent bien utilisé, l'extrémité 
basse de notre corps, connaît davantage de désagrément que de bonnes conditions 
de fonctionnement.
	C'est en partie pour cela que j'avais inscrit au programme des deux sessions en 
Espagne, ce travail essentiel.
Le ‘podotest’
Un premier bilan a été établi grâce au ‘podotest’ 
qui, comme son nom semble l’indiquer, nous a permis de dresser un tableau 
actuel, précis, concret, de l'état de nos pieds ainsi que de leurs besoins. 
De manière générale, nous avons tous constaté que les articulations et les 
muscles de cette partie du corps étaient insuffisamment sollicités. D'autre 
part, nos orteils, nos chevilles, mais aussi tous les muscles situés en dessous 
du genou, demandaient à être réveillés, remaniés, étirés, tonifiés.
En clair et pour résumer de manière à peine humoristique, il était temps de 
reprendre nos pieds en main. C'est ce que nous avons précisément fait.
Un résultat concluant
Ce ‘podotest’ a été à nouveau 
effectué à la fin du séjour, après cinq jours de pratique assidue et régulière, 
au cours de laquelle nous avons beaucoup sollicité nos chevilles, nos pieds,
nos  
	
		
orteils.
Il s'agissait là, d'un ultime test de vérification, permettant de nous assurer 
que le travail effectué au cours de la semaine du Yoga avait été réellement 
profitable. À la surprise de nombre participants, tant à la fin de la première 
semaine qu'à la fin de la deuxième, il s'est avéré que cette ultime vérification 
a confirmé l'action menée tout au long des cours de Yoga de chacun des deux 
séminaires, bien au-delà de ce qu’on pensait pouvoir attendre d’une telle 
assiduité.
			 
	
			 
		
Il faut noter également, que l'approche pédagogique n'était pas en reste, 
puisque, dès le premier jour, un exposé clair, précis, concret, en lien avec le 
vécu de chacun, et  
portant sur les commandes du pied, ses moteurs et articulations, son 
fonctionnement et sa mobilité, 
a permis une préhension réelle du sujet et une meilleure compréhension de la 
pratique.
Nous avons donc pu ainsi réactiver la musculature 
du pied tant au niveau du tonus qu'au niveau de la détente, rétablir son 
maintien, son 
équilibre, retrouver 
sa statique et lui restituer la 
souplesse qui devrait lui être naturelle. 
 
On pense parfois que ces 
facultés ne sont pas récupérables, pourtant, il suffit de s’y mettre … Et ce 
n’est pas toujours le plus facile.
Quelques variantes 
 
de la puissante posture de l’Arc, ont aussi sollicité les pieds, tant en force 
qu’en souplesse et équilibre.
Je vous invite à poursuivre le soin de vos pieds de façon régulière, pour leur 
santé comme pour votre santé globale, car leur influence sur le corps est énorme 
: statique corporelle, équilibre, stabilité, adaptation au support, circulation, 
bien-être corporel dans son ensemble …
Je l’indiquais en commençant page 4 : le pied a été la star de l’été. Continuons 
à le considérer comme tel.
     Bonne pratique!  
Montaigne avait raison …
Et avec lui, l’ensemble des penseurs antiques qui estimaient que, pour bien 
vivre, nous devions être conscients de notre condition. 
Yoga, Tantra, Vedanta, 
proposent une initiation à notre fin. 
Vie et mort sont complémentaires, comme nous avons pu le voir à Sérignan en 
Septembre dernier. 
Certaines postures de Yoga rappellent cette condition, non avec pessimisme, mais 
avec l'idée de trouver une solution en s'appuyant sur la condition humaine 
elle-même, sans la rejeter ni la nier. 
Posture accroupie et … réactions
Depuis le mois de Juin, moment de la parution du double Drish précédant l’été, 
vous avez été nombreux à réagir à l’article sur la position accroupie et son 
lien à la santé. Certains d’entre vous avez même décidé de l’intégrer dans votre 
pratique régulière, ou encore même de l’adopter lors des moments de tranquillité 
que chacun de nous connaît, je l’espère, chaque jour, en un lieu isolé où la 
nature fait son action, 
d’autant qu’elle présente les meilleures conditions pour se soulager pleinement 
et sans contrainte tout en apportant 
d’immenses bienfaits, en plus d’être 
naturelle.
Lors des sessions d’été, cette posture a été pratiquée, puisqu’en plein rapport 
avec le pied, son équilibre, sa souplesse, sa force, sa stabilité. Cette 
assiduité a permis une progression en facilitant la prise et le maintien.
Mais si la posture semble liée à la constitution anatomique et physiologique de 
l’ensemble des humains, cela ne signifie pas que la position soit confortable …
Le confort relatif que l’on y trouve au début, masque l’avantage de l'autonomie 
et de la sensation de grande liberté que l’on y trouve en ce que le ressenti 
physique et mental est particulièrement délicieux. Au cours de nos rencontres 
estivales, vous avez pu me faire part de vos impressions suite à cette pratique.
Essentiellement, les avis qui m'ont été confiés, concernent à la fois le 
caractère agréable de ce geste, le confort, le côté surprenant, et enfin la 
véracité concernant l'efficacité du processus d'évacuation. Il est évident que 
cette posture oubliée par notre monde moderne, remplacée par des mesures de 
confort qui finalement, nous privent de bienfaits physiologiques fondamentaux, 
présente d'importants avantages à redécouvrir.
Un 
succès bien mérité
Suite au succès qu'a connu cette pratique, voyons quelques éléments permettant 
d'affiner encore cette pratique.
Comme je l'ai indiqué en commençant, nous l’avons testée lors des séminaires 
d'été, ainsi que les variantes présentées dans Drish 115 que nous avons 
longuement tenues 
dont celle qui consiste à se placer face à un support fixe solide (ex. : pied de 
table), et de prendre la posture accroupie en s’accrochant à ce support. Cette 
précaution permet de conserver la position accroupie, d’éviter la bascule du 
corps en arrière et de conserver une flexion des chevilles allant tout à fait 
dans le sens recherché.
Sur le dessin de la page précédente, on peut noter un léger écartement des 
pieds. Il faut, dans l'idéal, respecter le caractère parallèle des deux pieds : 
c'est la seule condition pour que les deux chevilles travaillent de manière à la 
fois efficace et conforme à leur propre physiologie.
La variante concernant à placer une épaisseur sous les talons (voir dessin), 
peut-être une aide intéressante, d'autant qu'elle place le poids du corps plus 
en avant et permet ainsi un phénomène de levier plus fort sur les articulations 
concernées.
	
Précision utile
	
Revenons un instant sur l'utilisation de la posture accroupie et de son effet 
sur l'évacuation intestinale. Si l'association des deux est excellente, il n'en 
reste pas moins que la fatigue, la maladie, l'inconfort douloureux, 
l'instabilité ou le caractère périlleux de la posture juchée à un-demi mètre du 
sol, parfois l'âge, sont autant d'obstacles potentiels. Selon les avis que j'ai 
pu recueillir, le simple fait de pouvoir surélever les pieds tout en restant 
assis sur les toilettes, permet de retrouver une grande partie des effets de la 
posture indiquée dans le précédent Drish, mais parfois inaccessible.
Revenons un instant sur l'utilisation de la posture accroupie et de son effet 
sur l'évacuation intestinale. Si l'association des deux est excellente, il n'en 
reste pas moins que la fatigue, la maladie, l'inconfort douloureux, 
l'instabilité ou le caractère périlleux de la posture juchée à un-demi mètre du 
sol, parfois l'âge, sont autant d'obstacles potentiels. Selon les avis que j'ai 
pu recueillir, le simple fait de pouvoir surélever les pieds tout en restant 
assis sur les toilettes, permet de retrouver une grande partie des effets de la 
posture indiquée dans le précédent Drish, mais parfois inaccessible.
Un lecteur me faisait remarquer que le simple fait de soulever les talons et de 
rester en appui sur les orteils, permettait une surélévation d'une bonne dizaine 
de centimètres, assurant un plus grand confort dans la fonction d'évacuation.
       Bonne continuation sur cette voie
"La 
vie devient de l'art, quand il n'y a plus de différence entre qui nous sommes et 
ce que nous faisons"
                                                                               
Gene Youngblood, 
théoricien de l'art et des médias, né en 1942
Sommes-nous des Yogis-guerriers ?
 
			
La question que l'on se pose parfois lorsqu’on pratique le Yoga, consiste à se 
demander si on doit opter pour la paix absolue ou bien pour l'action qui 
risquerait bien, dans certaines situations, de déplaire.
Dans la série d'articles portant le titre ci-dessus, l'idée directrice, le 
principe général, sont que nous ne pouvons pas nous soustraire à une action, en 
ce monde. Le vieux texte de référence de la pensée indienne du Yoga, et même des 
Yoga-s, stipule l'impossibilité pour l'humain de se retirer du monde ne 
serait-ce que parce qu'il doit nécessairement subvenir à ses besoins premiers et 
de ce fait être en lien avec le monde qui l'entoure.
Des questions
Le pratiquant occasionnel qui passe une heure sur son tapis chaque semaine, ne 
se pose peut-être pas ce style de question. Par contre, l'approfondissement du 
Yoga, l'étude des textes qui le constituent et le soutiennent, l'intégration de 
la tradition du Yoga à sa propre vie, l'adoption des principes majeurs qui 
fondent cette discipline qui est parmi les plus vieilles du monde, sont autant 
de sources de questionnement par rapport à la condition humaine, par rapport aux 
actions menées, par rapport à la considération de la vie et de ses 
manifestations et enfin par rapport à l'équilibre subtil entre le respect des 
valeurs du Yoga et l’obligation des actions à mener de façon efficace, dans 
notre monde moderne.
Il faut aussi noter encore une fois, le piège à éviter qui fait confondre 
sérénité du Yoga et absence de violence d’une part et désintérêt, voire 
indifférence vis-à-vis de ce monde. 
Une bonne compréhension du Yoga permet d’établir la certitude que nous ne devons 
pas être des yogis passifs. Bien au contraire, il n'est pas question de laisser 
faire et/ou d’accepter tout ce qui arrive comme cela arrive. Nous pouvons noter 
que certaines choses sont inévitables ; de là à tout accepter sans réagir, il y 
a un pas à ne pas franchir.
Histoire de guru-s
Cette idée et cette attitude marquèrent un point de discorde lorsqu'en 1980, des 
maîtres de Yoga indiens avec lesquels j'entretenais les meilleures relations, au 
point que l'on m'avait même demandé d'organiser leur déplacement en France, me 
recommandèrent un laisser faire total et une soumission passive, même lorsque 
des situations inacceptables se montraient tout à fait réversibles. Ce fut là 
notre point de rupture : nos relations tout à fait cordiales jusque-là, le 
restèrent mais s’espacèrent au point qu'en 30 ans, le nombre de nos rencontres, 
peut se compter sur les doigts d'une seule main.
Il est vrai que les maîtres orientaux, considérés en Inde, selon leur statut, 
comme des êtres privilégiés, viennent en Occident sans avoir de vécu réel des 
situations que nous vivons. Or, le commun des mortels n'a pas cet avantage, que 
ce soit en Orient ou en Occident. Il est encore plus vrai dans nos contrées, que 
nous avons un véritable devoir de résistance vis-à-vis de ce qui ne respecte pas 
l'humain.
Vous avez dit ‘guerrier’ ?
La notion de guerrier évoquée ici, n'a pas pour synonyme destructeur, tueur, 
violent ou encore ravageur, être néfaste et irrespectueux de la vie. Le guerrier 
sommeille en chaque yogi et il ne peut en être autrement : même ces êtres qui 
nous semblent sages et qui servent parfois, de modèles, ont mené et mène 
toujours, un combat difficile qui est celui du maintien d'une ascèse allant dans 
le sens d'une évolution personnelle.
Lao Tseu enseignait dans le  
Tao Tö King (Ch LXVIII) 
que : 
      
"Un véritable chef militaire n'est pas belliqueux. Un véritable guerrier n'est 
pas coléreux. 
       Un véritable vainqueur ne s'engage pas dans la guerre. Un 
véritable conducteur d'hommes se met en dessous d'eux" 
On mesure dans ce texte, les qualités du guerrier. Ce sont ces mêmes qualités 
que l'on retrouve dans le développement du concept de
Non-violence particulièrement 
approfondie par Gandhi et son action. Une des premières qualités de celui qui se 
dit non-violent, c'est d'avoir les moyens d'être violent : il peut ainsi 
résister tout en décidant de ne pas utiliser de moyens contraires à sa 
philosophie.
Tout ceci pour dire que chacun de nous a son action à mener en ce monde. Et 
aussi que cette action à mener n'a pas besoin d'être remarquable, extraordinaire 
: il suffit qu'elle soit notre engagement en fonction de nos principes, ceux que 
nous avons choisis délibérément sans nous laisser influencer par le monde 
environnant.  
La vie est engagement
Là où naît une difficulté majeure pour chacun d'entre nous, c'est lorsque 
s'affrontent les valeurs que nous avons admises et acquises, et le 
fonctionnement de ce qui nous entoure.
Autre point important, il faut considérer que le guerrier a aussi une action de 
résistance à mener, une action d'affirmation de valeurs qui lui sont chères, 
puisque dans les anciennes traditions d'Orient, le guerrier était un individu 
exemplaire, fiable, fidèle à des valeurs qu’il respectait et faisait respecter. 
Ces mêmes principes, ces mêmes valeurs, nous les retrouvons dans le Yoga 
traditionnel. Ceci veut donc dire, que dès l'instant où on choisit de s'engager 
sur la voie du Yoga, surviennent immanquablement le moment où ce choix devra 
s'effectuer.
Dans Drish 115, j'ai évoqué un personnage surprenant : Henri Laborit qui se 
définissait lui-même, comme étant "un 
délinquant qui ne s'était jamais 
laissé prendre".  
Je vous propose de rencontrer aujourd’hui,  
Pierre Rabhi.
Un personnage engagé
D'apparence discrète, on pourrait presque dire timide réservé lorsqu'on le voit 
ou qu'on l'entend, Pierre 
Rabhi 
est agriculteur, penseur et écrivain. Ce Français d'origine algérienne, est un 
homme par
		
ticulièrement important et connu dans le monde ‘bio’ puisqu’il est 
considéré comme un des pionniers de l'agriculture biologique. 
			 
	
			 
		
Inventeur du concept ‘Oasis 
en tous lieux’, 
il défend un mode de société plus respectueux des êtres humains, de la terre et 
des patrimoines nourriciers.
Par son action, 
il soutient le développement de pratiques agricoles accessibles à tous et 
notamment aux plus démunis. Si les médias parlent de lui depuis quelques années, 
son action ne date pas d'aujourd'hui. En effet dès 1980, il transmettait déjà 
son savoir-faire dans les pays arides d’Afrique, en France et en Europe. Son 
but ? Que chacun retrouve son autonomie alimentaire.
Ayant participé à l’élaboration de la Convention des Nations Unies pour la lutte 
contre la désertification, il est aujourd’hui reconnu expert international pour 
la sécurité alimentaire.
Inventeur du concept ‘Oasis 
en tous lieux’, 
il défend un mode de société plus respectueux des êtres humains, de la terre et 
des patrimoines nourriciers.
Par son action, 
il soutient le développement de pratiques agricoles accessibles à tous et 
notamment aux plus démunis. Si les médias parlent de lui depuis quelques années, 
son action ne date pas d'aujourd'hui. En effet dès 1980, il transmettait déjà 
son savoir-faire dans les pays arides d’Afrique, en France et en Europe. Son 
but ? Que chacun retrouve son autonomie alimentaire.
Ayant participé à l’élaboration de la Convention des Nations Unies pour la lutte 
contre la désertification, il est aujourd’hui reconnu expert international pour 
la sécurité alimentaire. 
Auteur de nombreux ouvrages (Paroles 
de Terre,
Du Sahara aux Cévennes,
Conscience et Environnement …), 
il est l’initiateur du Mouvement pour la Terre et l’Humanisme.
Le texte qui suit, est tiré de ses réflexions personnelles empreintes d'une 
philosophie à la fois respectueuse et engagée dont on pourra noter au passage, 
le caractère vrai et non conformiste. 
Une éthique naturelle
L'évolution de notre civilisation a progressivement amené, sous prétexte de 
spécialisation, une séparation et une division de tous les domaines touchant à 
l'humain et à sa vie. Des excès inévitables ont surgi, liés à l'ignorance des 
autres domaines par chacun d'eux. Ainsi on pourra noter dans le texte qui suit, 
le même lien que la philosophie de l'Inde et du Yoga entretient avec l'humain, 
travaillant à placer celui-ci dans l'ensemble qui l'entoure, plutôt que de l'en 
couper. Autre point commun, celui renvoyant chacun à sa propre responsabilité 
d'agir ou d'attendre.
     
Bonne lecture et bonne réflexion.
Texte de Pierre Rabhi
Il ne faut pas s’accrocher aux alternatives en se disant qu’elles vont changer 
la société. La société changera quand la morale et l’éthique investiront notre 
réflexion. Chacun doit travailler en profondeur pour parvenir à un certain 
niveau de responsabilité et de conscience et surtout à cette dimension sacrée 
qui nous fait regarder la vie comme un don magnifique à préserver.
Il s’agit d’un état d’une nature simple : j’appartiens au mystère de la vie et 
rien ne me sépare de rien. Je suis relié, conscient et heureux de l’être. C’est 
là que se pose la question fondamentale : qu’est-ce que vivre ?
Nous avons choisi la frénésie comme mode d’existence et nous inventons des 
machines pour nous la rendre supportable. Le temps-argent, le temps-production, 
le temps sportif où l’on est prêt à faire exploser son cœur et ses poumons pour 
un centième de seconde … tout cela est bien étrange. Tandis que nous nous 
battons avec le temps qui passe, celui qu’il faut gagner, nos véhicules, nos 
avions, nos ordinateurs nous font oublier que ce n’est pas le temps qui passe 
mais nous qui passons.
Nos cadences cardiaques et respiratoires devraient nous rappeler à chaque 
seconde que nous sommes réglés sur le rythme de l’univers.
L’intelligence collective existe-t-elle vraiment ? Je l’ignore mais je tiens 
pour ma part à me relier sur ce qui me parait moins déterminé par la 
subjectivité et la peur, à savoir l’intelligence universelle. Cette intelligence 
qui ne semble pas chargée des tourments de l’humanité, cette intelligence qui 
régit à la fois le macrocosme et le microcosme et que je pressens dans la 
moindre petite graine de plante, comme dans les grands processus et 
manifestations de la vie.
Face à l’immensité de ce mystère, j’ai tendance à croire que notre raison d’être 
est l’enchantement. La finalité humaine n’est pas de produire pour consommer, de 
consommer pour produire ou de tourner comme le rouage d’une machine infernale 
jusqu’à l’usure totale. C’est pourtant à cela que nous réduit cette stupide 
civilisation où l’argent prime sur tout mais ne peut offrir que le plaisir. Des 
milliards d’euros sont impuissants à nous donner la joie, ce bien immatériel que 
nous recherchons tous, consciemment ou non, car il représente le bien suprême, à 
savoir la pleine satisfaction d’exister.
Si nous arrivions à cet enchantement, nous créerions une symphonie et une 
vibration générales. Croyants ou non, bouddhistes, chrétiens, musulmans, juifs 
et autres, nous y trouverions tous notre compte et nous aurions aboli les 
clivages pour l’unité suprême à laquelle l’intelligence nous invite.
Prétendre que l’on génère l’enchantement serait vaniteux. En revanche, il faut 
se mettre dans une attitude de réceptivité, recevoir les dons et les beautés de 
la vie avec humilité, gratitude et jubilation.
Ne serait-ce pas là la plénitude de la vie ?
Yoga et végétarisme
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			Un bel oiseau de paix ? … ou à consommer ? | 
oriental, ce qui signifie 
que tout organe en place a une fonction. 
L'observation attentive de la dentition et du système digestif de l'être humain 
nous informe précisément sur un point important : il est omnivore. Reste à voir 
la quantité de protéines animales à consommer ; j'ai connu quelqu’un qui ne 
passait pas une journée sans manger un bon steak … C'est une question de goût, 
d’envies, de tendances, d'appétit, de besoins de l'organisme, et aussi 
d'éducation alimentaire. 
Une question très actuelle 
 
Cependant, être carnivore de nos jours n'est pas une solution si c'est 
quotidien, d'autant que la viande d'aujourd'hui n'est plus celle que chassaient 
nos ancêtres, jadis. 
Quant au végétarisme, il semble une excellente solution nutritionnelle dans la 
mesure où il est possible de trouver les protéines dont on a besoin, dans 
d'autres sources, soit d'origine animale, soit d'origine végétale.
Il serait trop long d'expliquer ici tous les éléments composant la philosophie 
du végétarisme. Pour répondre plus brièvement à la question du début, tout en 
s'en tenant à l'essentiel, il n'y a pas d'obligation de pratiquer le 
végétarisme. 
Cependant, je propose ici au lecteur, quelques aperçus de fragments de réponse 
permettant à chacun d'entre nous, de se poser la question dans l'intimité de sa 
conscience, du caractère réel de son rapport avec le monde animé et aussi 
inanimé, dans son rapport à la vie, la sienne bien sûr, mais aussi celle de tous 
les êtres qui l'entourent, quelle qu'en soit l'espèce. S'ajoute à cela, la 
considération, consciente ou non, que l’on entretient avec le monde animal et de 
la place des humains dans ce même monde animal. La question n'est pas simple, 
mais pourtant très actuelle.
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			Un sujet sur lequel il y a de quoi dire …  | 
L'époque actuelle amène chacun à se poser cette question du choix d'une 
nourriture carnée ou non ; une revue titre un de ses articles :
Faut-il arrêter la viande ? … Une 
autre affiche un éditorial intitulé : 
Pouvons-nous continuer à manger les animaux ? On le voit, c'est une question 
tout à fait d'actualité.
Le visiteur toulousain trouvera, s'il se rend au marché aux puces le dimanche 
matin, dans un coin de la place Saint-Sernin, un petit stand, à cet endroit de 
façon régulière depuis des années, où l'on trouve des informations claires et 
sympathiques, sur le végétarisme.
On devient végétarien ou on reste omnivore, ce qui est le propre de l'homme, 
mais il ne "faut" pas ou on ne "doit" 
pas s'imposer cette pratique. Le végétarisme, quand il est pratiqué, vient de 
lui-même, simplement par le fait d'une certaine prise de conscience de l'acte de 
consommer la chair animale. Ce qui s'imposerait de force, dans ce domaine comme 
dans d'autres, ne pourrait être que néfaste.
Si la consommation de viande est autorisée en Inde, lors de certains sacrifices, 
dans le texte ancien du Mahâbhârata, Krishna semble mettre en évidence la 
nécessité de l'adoption du végétarisme disant que la viande des animaux est …
comme la chair de nos propres fils.
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			Un sacré choix   
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L'élevage industriel représente une masse énorme de la production de chair 
animale en France : 90% des 
porcins, 90% des veaux, 70% des vaches laitières, 70% des poulets de chair et 
90% des poules pondeuses étaient élevés en batterie il y a un peu plus de 10 ans. 
Ces chiffres monumentaux amènent quelques réflexions et posent la question de la 
qualité de ce qu'on nous donne à consommer. Là est déjà un premier argument pour 
le végétarisme.
Autre argument important, le véritable désastre écologique causé par la 
production de viande : d'abord, la surface de sol utilisée pour la production de 
bétail, supérieure à celle qui servirait à nourrir davantage de personnes avec 
fruits et légumes, la quantité d'eau nécessaire, l'utilisation de produits 
chimiques, enfin, l'imprégnation de la chair à consommer, en hormones et 
antibiotiques dont on ne peut ignorer l’absorption par notre système digestif en 
mangeant la viande.
Enfin n'oublions pas aussi la composition de la nourriture donnée aux animaux 
destinés aux abattoirs :-souvenons-nous du scandale de la vache folle ou encore 
les conditions de vie des animaux destinés à notre assiette : il semble qu'une 
cruelle indifférence anime les producteurs, lorsque ils organisent leur élevage 
en ne laissant pas à leurs animaux d'espace vital.
Si l'on ajoute à cela, la consistance de certains aliments carnés, la couleur de 
certaines denrées issues du monde animal, les ajouts de colorants et produits 
inutiles, l'impact de la production de viande sur l'effet de serre, on ne peut 
alors que se poser la question du degré de complicité que l'on peut avoir, 
lorsqu'on achète la viande à l’étalage ou un filet de poisson.
Prises de position 
Le chanteur Paul McCartney proposait que nous marquions, chaque semaine, un jour 
sans viande. Mais ceci est insuffisant, car, la question du végétarisme est à la 
fois une question de santé et aussi une question philosophique tant pour soi que 
pour l'animal. Les jeunes générations présentent parfois, un bon sens 
particulièrement aigu, lorsqu’on voit certains enfants décidant de ne plus 
manger de viande. On leur propose du lapin ou du cheval, alors qu'ils préfèrent 
les voir courir dans la campagne ou dans les bois. On peut se demander, par 
quelle magie, il est possible de dissocier le petit cochon rose avec la queue en 
tire-bouchon et au groin souriant et le filet mignon, la saucisse ou le jambon ; 
le bébé de la vache et le haché, le jarret où l'épaule de veau qu'on met dans 
l'assiette. Comment oublier que ce pavé, ce tournedos, ce steak, ont été une 
partie constituante d’un être vivant ? Comment être ému par le mouton si doux, 
si gentil, dont le petit prince demande un simple dessin à l'aviateur attendri, 
et désosser une côtelette dans la froideur de son assiette ? Cette dichotomie 
rarement remise en question, a pu se faire par l’utilisation hermétique et 
masquée des lieux d’abattage dont on ignore jusqu'à l'existence. Ce qui y entre, 
ce qui s'y passe et ce qui en sort restent du domaine du secret. 
La juriste Marcela Iacub, 
chercheuse et essayiste, confiait dans la revue Psychologies magazine, que le 
but premier des abattoirs est, je cite : 
     "… de rendre opaques les supplices que l'on inflige aux animaux, d'empêcher de 
comprendre ce que signifie pour un animal, ne pas vouloir mourir…"
Peut-être devons-nous nous souvenir qu'au Moyen âge, ces lieux se nommaient des 
‘‘tueries’’.
La question qui se pose à chacun de nous, sur un plan simplement éthique, est le 
suivant : si le producteur ou le boucher ne faisaient pas ce travail, 
oserions-nous, nous-mêmes, tuer l'animal de nos propres mains, pour le manger ? 
Accepterions-nous, comme le faisaient les anciens, d'écarter les plumes courtes 
du cou du poulet, pour y enfoncer la pointe vive du couteau, afin de saigner la 
bête, et regarder ensuite le fluide vital s'écouler dans un récipient, lequel 
fluide deviendra ensuite, la sanquette ? 
Oserions-nous pendre la pintade à une branche d’arbre, puisque ce volatile doit, 
paraît-il, mourir étouffé pour être consommé ? 
Il fut un temps, souvenons-nous, la consommation de viande était beaucoup moins 
courante que de nos jours. 
Il est des lieux comme au Québec ou en Ontario, chez les Algonquins par exemple, 
où on adressait à l'animal que l'on souhaitait chasser, une sorte de prière 
respectueuse en lien avec la nécessité de commettre cet acte. En voici le texte 
: il s'adresse à l'orignal 
(l'autre nom de l'élan, ndlr) dans le but que son ‘…
sacrifice ne soit pas vain’.
     "Toi seigneur de nos forêts. Je te prie de pardonner mon geste mais tes 
ressources me seront utiles. 
     J’ai besoin de ta viande pour nourrir mon foyer 
tout au long de l'année. Notre corps trouve dans la viande ce que les végétaux 
ne peuvent offrir. 
     J’ai besoin de ta peau pour la confection de vêtements pour 
nous protéger du froid, du vent et de la pluie. J'ai besoin aussi de ton cuir 
pour que
     puisse résonner mon tambour. Mais aussi pour en faire de la babiche
(lanière de cuir servant à la confection de divers objets usuels dans ces pays 
froids,
      ndlr) pour mes raquettes 
facilitant ainsi mes déplacements, l'hiver. Le reste me sert à confectionner de 
l'artisanat, ornement ou autres pour te faire
      revivre autrement. Je te suis 
reconnaissant de ton sacrifice auprès de moi, de mes sœurs, et de mes frères.
    
Tu ne seras pas mort en vain. 
    
Meegwetch (‘Merci’ 
en algonquin, ndlr).
Ce caractère cérémoniel, n'a rien à voir avec ce que l'on nomme la prière du 
chasseur à Saint-Hubert, dont je livre ici 
quelques extraits :
    
Ô Saint Hubert patron des grandes chasses, toi qu’exaltait la fanfare au galop 
en poursuivant le gibier à la trace, forcé sous l'élan des chevaux. 
     Nous les 
derniers descendants de ta race … Emplis nos cœurs de jeunesse d'audace … 
fais-nous chasseurs hardis …
Mais peut-être les pensées que j'évoque ici, font croire au lecteur que je me 
trouve pris d'une soudaine sensiblerie à laquelle il n'est peut-être pas 
habitué. J'ai pu exprimer dans mon livre 
La santé par la bonne humeur, le caractère essentiel de la sensibilité qui 
est une fonction au plein sens du terme, et que l'on doit veiller à conserver, 
développer et surtout ne pas laisser étouffer.
Une recette spéciale
On m'a transmis récemment, le texte de cette recette que je transcris ici, telle 
qu'elle m'a été donnée. Il s'agit de la préparation évoquée ci-dessus, 
accompagné du commentaire suivant, par son auteur :
sanquette pour que le sang du poulet ne 
soit pas gaspillé. Cela s’annonce bien … Il est possible que ce simple titre 
ne provoque en vous, aucune émotion. Alors poursuivons la description de ce plat 
que je n'oserai pas vous conseiller :
     "… Dégarnir au couteau le côté du cou sur 
quelque chose comme 3 cm. Saigner le poulet : vous avez préalablement préparé, 
dans une assiette plate, 
     un mélange léger salé et poivré, d'échalote et de 
persil finement découpés. Le sang coule sur votre mélange, et vous imprimez à 
l'assiette un
     mouvement pour en faciliter la bonne répartition. Vous obtenez 
alors une galette rouge foncé qui durcit lorsque le sang caille. Vous graissez 
alors
      légèrement (chez moi, c'est à l’huile, mais le beurre peut faire l'affaire 
!) une poêle. La réchauffer, et y versez la galette qui est désormais caillée
…
Un état d'esprit 
Dans le texte indien du Mahâbhârata déjà cité, ceux qui produisent la viande, la 
coupent, la transportent, la vendent, sont considérés comme des mangeurs de 
viande.
En fait la consommation de viande animale, n'est pas qu'une question de cuisine. 
C'est aussi une attitude dans la vie et face à la vie : 
le physicien allemand
Prix Nobel
Albert Einstein
(1879-1955), pensait que le régime végétarien avait un véritable 
effet purificateur sur l'homme qui pouvait, à partir de là se trouver 
transformé. Sa conclusion était que : 
    
… 
en choisissant le végétarisme, on sera à la fois heureux et paisible.
En Inde, la caste guerrière consomme de la viande qui a un caractère
rajas, c'est-à-dire liée à l'action 
par opposition à l'inertie (Tamas), 
sans être non plus l'état de perfection (Sattva). 
Il semblerait que la consommation de viande accompagne l'attitude ou l'action 
violentes. C'est peut-être pour cette raison que le mathématicien et philosophe 
Pythagore disait :
    
… Tant que les hommes massacreront les bêtes, ils s'entretueront. 
     Celui qui sème 
le meurtre et la douleur ne peut en effet récolter la joie et l'amour …
Devenir conscient 
Un des grands principes de la non-violence est ce que l'on nomme : la
conscientisation. Il s'agit 
d'éveiller la conscience de celui qui agit sans se rendre compte. 
Ce principe est valable pour chacun de nous, avant de chercher à l'appliquer aux 
autres.
C'est pourquoi l'objet de cet article n'est surtout pas de définir ce que l'on 
doit faire, mais il est plutôt d'ouvrir une voie de prise de conscience de ce 
que chaque acte quotidien aussi banal soit-il, mérite que l'on s'y arrête un 
instant afin de lui rendre tout son sens, sans se soumettre aucunement aux 
phénomènes de mode ou à la pression environnementale.
Donc, ne culpabilisons pas devant un bon steak, une bonne cuisse de poulet, un 
filet de maquereau : au contraire, mangeons-les consciemment, en remerciant 
l’animal pour son sacrifice et en sachant aussi qu’une vie a été supprimée pour 
notre plaisir ou notre survie. 
Bonne lecture et bonne réflexion.
Nos rendez-vous …
Le détail des rencontres 
se trouve dans la partie consacrée aux 
stages
; 
informations par téléphone au 05 61 785 685. A bientôt.