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INSTITUT LEININGER
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- Un bon mental, une bonne philosophie de vie, un corps souple et fort pour mieux vivre sa vie -
Pranayama et tradition du souffle.
La posture, “Asana”, est la base du Yoga.
Elle
constitue la 3ème étape du Yoga traditionnel et se définit par les mots “Stihrasukham
asanam” (Yoga Sutra II, 46), ce qui signifie que : “la
posture doit être ferme et agréable”.
Si elle sert à entretenir le corps et l'esprit, elle développe aussi les
capacités d'immobilité indispensables aux étapes suivantes. C'est ce que dit le
Sutra II, 49, à propos de la posture :
“Ceci étant accompli, on expérimente le Prânâyama…”
Souffle ou respiration ?
Pourquoi le Yoga traditionnel laisse-t-il une place importante à la
technique respiratoire ?
Plusieurs réponses se présentent.
La première est que le souffle est en rapport avec le “prâna”, l'énergie. En
clair, en agissant sur le souffle, le Yogi agit ainsi sur ses énergies, afin de
se maintenir en bonne santé, mais aussi pour avoir suffisamment d'énergie pour
assurer sa pratique ascétique.
Autre élément important, le Yogi, par les postures et l'action sur son souffle,
va ralentir sa respiration, ce qui aurait pour effet de prolonger la durée de
son existence, mais aussi, et surtout, de l'aider à se rapprocher du but du Yoga
qui est : “Chittavrittinirodha”.
Cette courte expression veut simplement dire que le Yoga est la cessation des
tourbillons de l'activité mentale, ou en tout cas, leur ralentissement.
Les textes.
Sur ce point et dans son rapport à l'activité respiratoire, le Yoga-Sutra
I,31 est éloquent :
“La
souffrance, l'angoisse, la nervosité, une respiration accélérée, sont les
compagnons de cette dispersion mentale”.
Il est donc essentiel de contrôler le souffle pour tenter d'accéder au but du
Yoga, tout en empêchant les émotions, certes, très humaines, de nous submerger
et de
déranger
l'ordre respiratoire.
Le texte Hatha-Yoga Pradipika dit qu'alors, le Yogi est “maître de lui-même”,
ce qui lui permet de “se consacrer au prânâyâma”.
L'association aisance et fermeté s'obtient après un entraînement régulier et
persévérant au plan physique et mental. C'est pourquoi on ne doit pas chercher à
brûler les étapes.
Lorsque la
posture est fermement établie, il
faut immobiliser le corps, le contrôler, avant de travailler sur le souffle,
comme le dit le Sutra II, 49 cité en page 12, avec un complément de définition
sur le Pranayama qui se définit comme :
“… l'arrêt des perturbations de la respiration…”.
Puis le texte II, 50 donne encore d'autres précisions :
“Les
mouvements de la respiration sont l'expiration, l'inspiration et la suspension.
En portant l'attention
sur l'endroit où se place la respiration, sur son amplitude et son rythme,
on obtient un souffle
allongé et subtil”.
Observer le souffle.
Mais
avant de contrôler son souffle, encore faut-il, pour cela, le connaître et donc,
l'observer.
Ceci signifie que lors des moments de la journée, en fonction des évènements
rencontrés et vécus, nous puissions être suffisamment à l'écoute de notre
respiration, pour la connaître dans un premier temps et pour agir sur elle dans
un second temps, si les situations rencontrées la perturbent.
C'est encore une occasion de se rendre compte que le Yoga est fait de
simplicité, efficacité, complexité, comme c’est évoqué régulièrement lors des
séminaires traitant de la posture de Yoga et de son lien au souffle, lien sur
lequel nous travaillons régulièrement lors des cours qui vous sont proposés.
Précautions.
Le travail physique demande des précautions : rappelons que le Yoga est très
efficace et donc qu'il a de profonds effets sur le corps, ce qui veut dire que
la prudence dans la pratique doit être accrue.
Même si la pratique respiratoire est parfois vue comme un bon moyen sans danger
d'obtenir une bonne santé physique et morale, on
retrouve le même esprit précautionneux en ce qui la concerne.
Dans son livre sur “La science du Yoga”, I. K. Taimni, spécialiste des
philosophies d'Orient et du Yoga, rappelant que les techniques de contrôle de
l'énergie par le
souffle
“sont un secret bien gardé”, écrit que :
“Ceux qui se livrent à ces
pratiques après avoir simplement lu des livres sont assurés de ruiner leur santé
et même de risquer la mort ou la folie”.
Rappelant que ces forces maniées par le Pranayama, sont à la fois bien réelles
et ignorées de la science moderne, il confirme ce qui précède par le fait que
“… bien des gens ont ruiné leur vie en se livrant témérairement à des pratiques
conseillées par une littérature yoguique douteuse…” ou par des enseignants
trop sûr d'eux.
Contrairement à ce que pensent ceux qui souhaitent ne pas tenir compte de ces
avertissements, des témoignages dont certains que j’ai reçus, confirment leur
bienfondé. Ceci montre bien qu'il ne s'agit aucunement d'une démarche
obscurantiste : les avis éclairés d’André Van Lysebeth, B.K.S. Iyengar et de
l’orientaliste Jean Herbert vont dans le
même
sens.
Progression.
De plus, conformément à ce que la tradition précise, on doit faire précéder le
Pranayama de trois étapes qui sont faites de 10 principes élémentaires et du
contrôle corporel par la maîtrise des postures.
L'un des textes techniques du Yoga, le Hatha-Yoga Pradipika, explique cette
nécessité de la prudence par ces mots imagés :
“Comme un lion, un éléphant,
un tigre ne peuvent être domptés que très progressivement,
de la même façon doit-on
faire avec le prâna, autrement il détruit celui qui le pratique”.
Le verset suivant (HYP II, 16) rappelle les propos de Taimni cités plus haut :
“Toutes les maladies
disparaissent grâce au prânâyâma correctement exécuté.
Par contre une pratique
incorrecte engendre toutes sortes de maladies”.
Aussi vaut-il mieux pratiquer des exercices respiratoires doux plutôt
que spectaculaires parfois prisés pour cette seule raison et celle de “faire du
yoga”.
Bonne réflexion et bonne pratique.
Cet article est paru dans la revue Drish 182-183
parue en mai 2025.